Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat
La police jordanienne est bien embarrassée, elle qui avait distribué des vestes oranges à tous les journalistes et photographes durant la manifestation. Quatre policiers ont été arrêtés et une enquête a été diligentée. Les conclusions de celle-ci devraient être connues mardi 19 juillet.
Officiellement, la police soutient que les gardiens de l’ordre qui ont frappé des journalistes ont agi seuls. Pour Mohammad Hannon, photographe, les quatre policiers arrêtés ne sont pourtant que des boucs émissaires et il conteste la version officielle des autorités. « J’ai vu des officiers nous montrer du doigt à l’attention de ces simples policiers, assure-t-il. Ils ont juste frappés tous ceux qui portaient cette veste orange ou toute personne qui prenait des photos. Et ils nous disaient : " ne prends pas de photos, si tu prends des photos, je casse ton matériel ". Ces mots sortaient de leur bouche alors qu’ils nous frappaient. Le policier qui m'a attaqué a visé la poitrine, m'a tiré les cheveux et je suis tombé, et là il m'a frappé dans les genoux ».
Les mêmes incidents ont eu lieu le 24 mars dernier lorsque la police a délogé des jeunes manifestants qui installaient un campement en centre-ville d’Amman. Plusieurs cameramen et photographes avaient été frappés et leur matériel cassés.