Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Le discours du Premier ministre égyptien a été accueilli par des cris des manifestants sur la place Tahrir qui disaient qu’ils ne partiront pas. Et en fait, il a eu une sorte d’effet boomerang puisque ça a ravivé la colère des manifestants qui estiment que le gouvernement cherche à berner par des « mesurettes ».
Plusieurs représentants de ligues et mouvements révolutionnaires, ainsi que des partis politiques libéraux, se sont réunis sur la place. Ils exigent que les procès contre les anciens caciques du régime et les policiers soient accélérés et publics. Certains veulent même instaurer des tribunaux révolutionnaires.
Début du bras de fer
C’est ce que pensent beaucoup d’analystes. Ils estiment que les mouvements révolutionnaires comme par exemple le 6 avril ainsi que les partis politiques nouveaux, comme les Egyptiens libres ou anciens comme le Wafd, veulent rester sur la place Tahrir tant que leurs revendications n’auront pas été exhaussées.
Des partis qui menacent même de renforcer leur mobilisation. Ils ont évoqué la possibilité de marcher sur le siège du Conseil suprême des forces armées, Conseil qui remplit le rôle de président de la République.
Mais si les révolutionnaires, les libéraux, sont unis pour s’opposer au gouvernement, les mouvements islamistes eux ont une position beaucoup plus réservée, notamment les Frères musulmans et les révolutionnaires les accusent même d’être les alliés tacites des militaires.