Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Avec la prestation de serment d’Osama Heikal, c’est le ministère de l’Information qui a été restauré. Un ministère surnommé « le ministère de la désinformation » par les révolutionnaires qui avaient salué la mise en garde à vue pour corruption du dernier ministre de l’Information, Anas el-Feqi.
Les révolutionnaires sont divisés sur la restauration de ce ministère. Certains estiment que la nomination d’Osama Heikal, jusque-là rédacteur en chef d’un journal d’opposition, est bon signe. Ils espèrent qu’il fera le ménage dans l’empire de la radiotélévision étatique. Les autres, par contre, sont plus réservés quand ils ne sont pas tout simplement scandalisés. Ils estiment que malgré toute la bonne volonté du monde, Heikal ne parviendra pas à purger le ministère des sbires de l’ancien régime.
Certains estiment qu’Osama Heikal finira par devenir un rouage de cette machine. Une machine dont ils réclament le démantèlement afin que les médias étatiques puissent devenir véritablement indépendants.
Une indépendance difficile quand le PDG de la chaîne de radio et de télévision doit rendre compte au gouvernement représenté par le ministre de l’Information.