Le ministère grec de la Protection du citoyen a publié ce vendredi 1er juillet 2011 un communiqué « interdisant à tout bateau battant pavillon grec ou étranger d'appareiller des ports grecs à destination de Gaza ». Une interdiction intervenue quelques minutes après le départ du port du Pirée de l'embarcation américaine The Audacity of hope (L’Audace de l’espoir).
Les caméras de télévision ont filmé le départ en musique alors qu'une voiture de police arrivait trop tard. A quelques miles des côtes, les garde-côtes intervenaient, d’abord cordialement puis de façon ouvertement agressive.
Prétextes
Ce navire transportait plus de 300 militants de 22 nationalités qui acheminaient des lettres de soutien pour la population de Gaza. Le bateau faisait partie de la flottille internationale pour Gaza, rassemblée en Grèce depuis le début de la semaine. Son but : attirer l'attention sur le blocus économique imposé par Israël à l'enclave palestinienne de Gaza depuis cinq ans.
Le ferry et ses passagers ont été retenus à quai. Les papiers du bateau n’étaient pas en règle et Gaza ne peut être une destination lors d’une demande de sortie de port, selon le directeur du port du Pirée. Pour 35 militants américains coincés derrière les barreaux d’entrée d’une zone militaire, au sud d’Athènes, il ne s’agit que de prétextes.
Israël remercie la Grèce
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a remercié, jeudi 30 juin, le Premier ministre grec, Georges Papandréou, d'avoir pris position en paroles et en actes contre cette flottille qui est selon lui une provocation.
Pour les 300 militants de la flottille, la Grèce a cédé aux pressions israéliennes. Les Grecs ont-ils adopté cette position tout seuls ou avec l'appui d'autres pays européens ? L’Union européenne semble cautionner en tout cas la décision d'Athènes alors qu'elle prône d'habitude la liberté de circulation. Aucun gouvernement occidental n’a soutenu cette initiative de la société civile, pas plus que l’ONU.
Les caméras de télévision sont désormais parties mais les militants des autres bateaux veulent aussi marquer leur opposition à l’attitude de la Grèce. Reste à savoir comment, alors qu’un bateau est encore en réparation, un autre n’a pas pu être livré en fuel et trois autres se débattent toujours les méandres de l’administration grecque.