Avec notre correspondant à la frontière turco-syrienne, Jérôme Bastion
Il faut une demi-heure à pied pour contourner les garde-frontières turcs, par monts et vallées, par champs et forêts, avant de rejoindre les campements sauvages des Syriens et pouvoir recueillir leurs témoignages.
Environ 10 000 personnes se sont rassemblées côté syrien, inquiètes pour leurs familles restées au pays.
À quelques mètres des fils de fer barbelés, juste derrière un blindé turc et quelques militaires assis dessus. C’est par ici que l’aide humanitaire, les vivres, passent nuitamment de la Turquie vers la Syrie
Dans le campement de fortune, une veuve, avec ses deux jeunes enfants dans les bras, ne porte pas le président syrien Bachar el-Assad dans son cœur : « Il a laissé des centaines de personnes sans maison. Il a tué des enfants. Mes enfants sont orphelins ».
Comme tout le monde ici, ce jeune homme qui organise une manifestation antigouvernementale dans le camp, veut garder l’anonymat : « Ca fait 90 jours que nous réclamons la liberté, et aujourd’hui on se retrouve réfugiés politiques dans notre propre pays ! Rien que pour avoir demandé plus de liberté, plus de pain. Nous n’en pouvons plus, nous voulons que ce régime disparaisse ».