Bachar el-Assad a prononcé un discours volontaire et réformiste devant les ministres du nouveau gouvernement qui prenaient des notes. Il a regretté la mort de dizaines de personnes pendant les manifestations contre le régime : « Le sang versé nous fait beaucoup de peine (...). Nous regrettons la mort de toutes les personnes, civils ou forces de sécurité, et les considérons comme des martyrs ».
Levée de l'état d'urgence
Il a ensuite annoncé la levée de l’état d’urgence dans « une semaine maximum ». Cette loi, adoptée en 1962, réduit sensiblement les libertés publiques, impose des restrictions sur la liberté de réunion et de déplacement, et permet l'arrestation de « suspects ou de personnes menaçant la sécurité ». Selon Bachar el-Assad, « la levée de la loi d'urgence va renforcer la sécurité en Syrie et préservera la dignité du citoyen ». Il a rappelé que des commissions d'enquête ont été lancées pour faire la lumière sur les violences.
Une nouvelle législation devrait entrer en vigueur rapidement pour moderniser le pays avec une loi qui autoriserait les manifestations, plus de liberté pour les médias et une modification de la loi électorale. Il a évoqué les grands défis de l'état : le chômage des jeunes et la sécheresse. Il a parlé d'une relance de l'agriculture et de l'amélioration des infrastructures.
Lutte contre la corruption
Contre le fléau de la corruption, il a demandé plus de transparence notamment à ses ministres qui devront faire une déclaration de patrimoine. Une autorité de lutte contre la corruption est créée. Le président syrien souhaite également une simplification des démarches administratives pour en finir avec les pots de vin, une réforme du système fiscal, un meilleur contrôle des dépenses publiques, et un gouvernement plus efficace.
« Nous avons constaté ces derniers jours un fossé entre le citoyen et les institutions de l'Etat, ce fossé doit être rapidement comblé », a encore ajouté le président très conscient qu'un gouvernement ne peut accomplir quoi que ce soit sans appui populaire mais il n’a pourtant fait aucune ouverture à l'opposition.
Selon Patrick Seale, historien et biographe de Hafez el Assad, le père de l'actuel président syrien, Bachar el-Assad est déterminé à engager les réformes.