Avec notre correspondante à Damas, Sophie Dumont
La décision de l’abrogation de la loi d’état d’urgence, ce dimanche, par le gouvernement de Bachard el-Assad pourrait être le signe de concessions de la part du pouvoir, même si la date de son application n’a pas été déterminée.
Elle est l’une des principales revendications de l’opposition car elle donnerait fin aux arrestations arbitraires pratiquées régulièrement depuis plus de 30 ans envers les personnes qui s’expriment contre le gouvernement. Elle donnerait le droit de manifester en fonction des termes de son application.
Mise en place en 1963, cette loi confère de larges pouvoirs aux forces de l’ordre syriennes en matière d’arrestation, de détention et actuellement de répression armée face aux manifestants qui sont considérés comme une menace pour la sécurité du pays.
La conseillère du président Boussaïna Chaabane multiplie les interventions. Encore ce dimanche, elle a promis des discussions une diversification des partis politiques et des médias.
Cependant, les arrestations continuent dont celle d’un ressortissant américain accusé d’inciter aux manifestations. Par ailleurs, deux journalistes libanais, travaillant pour l’agence Reuters, ont disparu et 16 personnes, en plus des 260 prisonniers politiques dimanche, ont été libérées.
C’est donc dans un climat de confusion et de contradiction que le gouvernement syrien gère l’évolution de la révolution, mêlé au silence pesant de Bachard el-Assad qui devrait s’exprimer très prochainement.