Les talibans accusent la France d'ignorer leurs exigences

Les talibans ont accusé ce samedi 1er janvier 2011, le gouvernement français d'ignorer leurs exigences pour la libération des deux journalistes qu'ils détiennent depuis un an en Afghanistan et qu'ils accusent désormais d'espionnage. Ces dernières accusations ont suscité des démentis formels en France, tant de la part du gouvernement que du comité de soutien aux otages. Les deux journalistes français et leurs trois accompagnateurs afghans ont été enlevés le 30 décembre 2009 à Kapisa.

Avec notre correspondante à Kaboul, Marie Forestier

Le porte-parole qui a fait la déclaration s’exprime régulièrement au nom du groupe historique des talibans, basé dans le sud du pays et au Pakistan. Cette déclaration apparaît comme une tactique pour augmenter la pression sur les autorités françaises et sur les discussions en cours, exactement comme avec les vidéos diffusées par le passé.

Les talibans s’expriment trois jours après les manifestations en France qui ont marqué le 365e jour de la prise d’otage d'Hervé Ghesquière, de Stéphane Taponier et de leurs trois accompagnateurs afghans. Ils reprennent les critiques que le comité de soutien des otages adresse au gouvernement. Ils ont vu que cela avait un impact en France.

Cela montre bien l’effet pervers que peut avoir ce genre de mobilisation, car cela donne aux ravisseurs un levier supplémentaire dans les discussions.

Les accusations du porte-parole des talibans sont infondées, selon le gouvernement français. A Kaboul, nous constatons que les autorités françaises et l’armée sont entièrement mobilisées.

Et accuser les deux journalistes d’être des espions relève aussi de la tactique. C’est aussi un moyen de faire monter les enchères pour leur libération.

Cette déclaration ne veut pas dire que la prise d’otage va durer plus ou moins longtemps, mais elle risque de compliquer davantage les pourparlers pour la libération.

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