Avec notre correspondante à Bagdad, Fatma Kizilboga
Plus de 4 ans après la mort de leur fils Georges, décédé dans un attentat visant un commerce chrétien, le cauchemar continu pour la famille Kriakos. Dimanche, c’est une amie de la famille qui a perdue sa fille âgée de 13 ans lors de la prise d’otage dans l’église Notre dame du perpétuel secours. Pour Amina, aujourd’hui, la question du départ se pose : « Si je dois partir, j’espère le faire avec mes enfants. Si je dois partir toute seule, je continuerai à m’inquiéter pour eux. Ici, tout va bien, nous avons suffisamment d’argent pour vivre, mais malheureusement la situation sécuritaire n’est pas bonne du tout ».
Un sentiment que partage son mari Peter, qui refuse néanmoins de parler de tensions intercommunautaires. « C’est une action politique, ce n’est pas de la haine. Les chrétiens vivent dans ce pays depuis des siècles. Aujourd’hui, la tension augmente entre les chrétiens et les musulmans, mais pas tous les musulmans. Certaines personnes sont poussées par certains politiques, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Irak », dit Peter Kriakos.
Installée dans la banlieue sud de Bagdad, au cœur d’un quartier chiite, cette famille assyrien-chaldéenne attend la formation du prochain gouvernement avant de prendre une décision définitive. Tout en espérant une meilleure action du Vatican en faveur des chrétiens d’Irak.