Bouchehr est une centrale nucléaire « clés en main ». Construite et alimentée en combustible par la Russie, elle est sous le contrôle de l’Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA). Aucun risque de prolifération nucléaire donc. Bouchehr est même spécifiquement épargnée par les sanctions internationales visant Téhéran et qui interdisent notamment les transferts technologiques sensibles (et donc nucléaires) vers la République islamique.
Les éléments qui nourrissent le doute
Ce qui inquiète la communauté internationale, ce n'est pas Bouchehr, mais le programme nucléaire iranien que Téhéran a caché pendant des années, avant que des opposants n'en révèlent l'existence en 2002. « Programme civil et pacifique », disent les dirigeants iraniens alors qu'aux Etats-Unis, en Europe ou encore en Israël, on assure que la République islamique cherche à se procurer la bombe.
Parmi les éléments qui nourrissent le doute, il y a le fait que l'Iran enrichit de l'uranium sans avoir construit de lui-même une seule centrale nucléaire.
A quelques heures de la mise en route de Bouchehr, c'est le chef du programme nucléaire iranien lui même qui établit le lien entre cette centrale et le programme d'enrichissement de son pays. A terme, explique Ali Akbar Salehi, à la tête du nucléaire iranien, l'uranium iranien servira à remplacer le combustible russe dans le réacteur de Bouchehr.