L'accord entre l'Arabie Saoudite et le fabricant canadien Research in Motion (RIM), s'il intervient, va permettre aux 700 000 abonnés saoudiens de continuer à bénéficier des services de messagerie du BlackBerry ouvrant la voie à d'autres accords avec des pays qui, dans plusieurs régions du globe, ont émis des inquiétudes.
Ainsi aux Emirats arabes unis, qui comptent 500 000 abonnés, la suspension est prévue le 11 octobre prochain si aucun accord n'a abouti d'ici-là. Le gouvernement algérien a dit procéder à l'évaluation du système au regard de la sécurité nationale et ne peut qu'être attentif à l'émergence d'une solution en Arabie Saoudite.
Il en est de même au Liban où des discussions sont prévues dès la semaine prochaine entre des représentants de l'autorité de régulation des télécommunications et le fabricant canadien. En Inde, le gouvernement menace toujours d'interdire certains des services du BlackBerry et le gouvernement indonésien sans envisager le blocage, comme dans d'autres pays, souhaite cependant que des aménagements au système de fonctionnement du téléphone multimédia soient apportés.
Le cœur du problème
L'Arabie Saoudite exige la possibilité d'avoir accès aux mails et SMS des clients saoudiens du BlackBerry. Et tous les ennuis du BlackBerry viennent, paradoxalement, de ce qu'il est trop sûr. Pour séduire les dirigeants d'entreprise qui tiennent beaucoup à la confidentialité de leurs activités, le fabricant a toujours axé la promotion du BlackBerry sur la sécurité maximum liée au cryptage à tous les niveaux.
Plusieurs pays dans le monde se sont émus des risques que cela entraîne pour la sécurité nationale. C'est l'argument mis en avant par le Liban qui en 2009 a procédé à l'arrestation de personnes soupçonnées de collaboration avec Israël grâce à des appels téléphoniques, ou par l'Algérie en lutte contre al-Qaïda au Maghreb islamique.
En Arabie Saoudite et aux Emirats arabes unis, la surveillance s'étend en plus à l'accès aux sites internet jugés pornographiques et à certains sites politiques. En revanche, à Bahreïn le ministre des Télécommunications a estimé qu'il n'était pas question de priver les hommes d'affaires d'un outil devenu indispensable et que la place de leader des télécommunications du royaume tenait aussi à sa réglementation libérale.