Du référendum interdit du 1er octobre à sa mise sous tutelle le 27, en passant par sa déclaration d’indépendance, la province de Catalogne traverse une crise politique sans précédent, considérée comme la plus grave du pays depuis la fin du régime du Franco en 1977. Le monde entier a les yeux rivés sur cette région d’Espagne, l’Union européenne en particulier.
Paris, Berlin, Londres… Toutes les grandes capitales d’Europe ont apporté leur soutien inconditionnel à Madrid. Et pour cause, ces nations abritent parfois, au sein de leurs propres frontières, des velléités autonomistes ou indépendantistes. Car la question catalane rappelle que dans certaines régions du continent, les rêves de sécession ou les désirs d’une autonomie accrue existent toujours. Petit tour d'horizon avec la carte interactive ci-dessous :
Si la question d’une plus grande liberté dans la gestion de leurs finances revient régulièrement, surtout dans les régions riches (la Catalogne, la Flandre, la Lombardie ou la Vénétie notamment), ces mouvements mettent aussi en avant d’autres arguments : un héritage et des frontières historiques, une identité culturelle marquée, des spécificités ethniques et linguistiques.
Certains, suffisamment importants, ont organisé (ou veulent organiser) avec plus ou moins de succès des référendums ou des consultations. D’autres, plus marginaux, ont du mal à faire entendre leur voix dans le paysage politique. Bien souvent, ils se heurtent à l’intransigeance du pouvoir central et à la dynamique de la construction européenne.
Les cas de l’Ecosse, de la Flandre, du Pays basque sont sans doute les plus emblématiques. Mais il existe du nord au sud et de l’ouest à l’est de l’Europe, une variété d’acteurs politiques, sociaux ou culturels qui militent pour faire reconnaître « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Du XIXe siècle aux années 2000, ces nationalismes et régionalismes portent leurs revendications à des degrés divers, avec leurs nuances idéologiques et des modes d’action variables.