À travers le monde, environ une grossesse sur quatre est interrompue. L'Organisation mondiale de la santé estime le nombre des avortements sur la planète à 56 millions en 2014. Près de la moitié a été effectuée illégalement dans des conditions dangereuses, pour la plupart dans les pays en développement. Si les avortements ont diminué de manière significative dans les pays riches, ils ont stagné ou même augmenté dans les pays pauvres, alors qu'un grand nombre d'entre eux n’autorisent pas cette pratique. Et dans les faits on constate qu’interdire l’IVG n’empêche pas les femmes d’y avoir recours, mais les contraint bien souvent à utiliser des procédures clandestines et risquées.
La législation évolue lentement et ne va pas toujours dans le sens de la dépénalisation. En Amérique du Sud, les risques de malformation causés par le virus Zika sur les fœtus ont relancé le débat pour assouplir les lois sur l’IVG, mais dans le même temps, en Europe, le Parlement polonais examine un projet remettant en cause le droit à l’avortement qui avait été accordé, avec des restrictions, en 1993.
Le 9 juin dernier, le Comité des droits de l'homme de l'ONU a considéré l'interdiction de l'avortement en Irlande comme une violation des droits humains. Dans ce pays, une femme encourt 14 années de prison si elle se fait avorter illégalement. Une situation peu répandue actuellement en Europe. Les États pénalisant les pratiques abortives sont majoritairement situés en Amérique Latine, dans le sud de l'Asie et particulièrement en Afrique, où 93% des femmes en âge de procréer vivent dans des pays soumis à des législations restrictives de l’avortement.
Sources : Médecins du Monde, Organisation mondiale de la santé, Guttmacher institute