Vin : la France boit moins, le monde davantage, mais tous boivent mieux

Les Français boivent de moins en moins de vin. Une tendance inverse de la dynamique mondiale où les prévisions, jusqu’en 2016, projettent une consommation en croissance. Locomotives de cette hausse, la Chine et les Etats-Unis qui seront d'ici 2016 les principaux consommateurs du monde tant en valeur qu’en volume, révèle une étude du salon bordelais Vinexpo.

L’affaire est entendue. En France, on boit moins mais mieux. En quatre ans (2011-2007), la consommation a ainsi reculé de 7,13% au pays de la dive bouteille, selon une étude réalisée par l’IWSR (International Wine ans Spirit Research) pour Vinexpo, le Salon international du vin qui se déroulera à Bordeaux en juin 2013. Et cette tendance à la baisse se confirme : la consommation de vin devrait encore reculer de presque 3% en France et même de 5% en Italie d’ici 2016.

L’Espagne en net recul

Encore plus marquée, la dégringolade de 20% enregistrée en Espagne, grand producteur traditionnel de vin. Si la crise n’est pas étrangère à ce recul spectaculaire, Vinexpo y voit comme pour la France et l’Italie, le signe d’un changement d’habitudes : bière et sodas grignotant des parts du marché.

Mais si les Français lèvent moins le coude, du moins pour le vin, ils en produisent toujours beaucoup. La France reste ainsi le premier producteur mondial avec plus de 6 milliards de bouteilles, soit près de 19% du marché devant l’Italie et l’Espagne. A eux trois, ces champions européens du vin représentent plus de 50% de la production mondiale. On l’a vu, dans un comme dans l’autre de ces pays la consommation étant en recul, le salut ne peut venir que de l’exportation.

Un pari gagné, selon les données recueillies par le cabinet IWSR qui relève la spectaculaire réussite de l’Italie qui, en quatre ans, a augmenté ses exportations de plus de 52%. L’Italie n’a pas fait aussi bien avec un plus de 24% mais quand même mieux que la France avec un petit 5,24%, ce qui ne l’empêche pas cependant de conserver sa première place d’exportateur en terme de valeur. Mais cette position dominante de la France pourrait être menacée dans un avenir proche d’abord par l’Italie qui ne ménage pas ses efforts pour ce faire et ensuite par l’Espagne qui, bien qu’ayant pris du retard, n’a pas dit son dernier mot.

Pour les trois leaders, il s’agit maintenant de conserver leur position dominante à l’export et la Chine et les Etats-Unis leur offrent de bien belles perspectives en tant que grands consommateurs de vin. Selon les analyses du cabinet IWSR, les producteurs peuvent compter sur les deux géants pour écouler leurs stocks. La Chine et les Etats-Unis sont en effet crédités d’une croissance à deux chiffres entre 2012 et 2016, de respectivement 12% et 40%. Avec cette hausse, l’empire du Milieu devrait se placer juste derrière les Etats-Unis en valeur de consommation d’ici 2016. En tant que producteur, la remontée est aussi spectaculaire (+124%) pour la Chine. Ainsi, elle produira annuellement quelque 2 milliards de bouteilles au cours des cinq prochaines années.

Les bulles gagnantes    

A l’échelle du monde, et malgré la crise, « le vin n’a pas subi de baisse » de la consommation, constate Robert Beynat directeur général de Vinexpo. Mais, en volume, la hausse attendue sur 10 ans de 2% l’an n’est pas au rendez-vous ; il a fallu se contenter de1%, reconnaît-il. Cela dit, l’étude Vinexpo projette encore de belles réussites qui vont profiter notamment aux vins pétillants de type Champagne promis à d’enviables succès : leur croissance devrait presque doubler (8,5%) entre 2012 et 2016. L’engouement pour les vins à bulles ne se dément pas en Allemagne, en France, en Russie et aux Etats-Unis à qui ont doit cette jolie remontée.

A tout seigneur, tout honneur, malgré de récents changements de comportement, la France est toujours le numéro un mondial pour la consommation par tête : 52 litres par an et par personne (contre 126 litres en 1960 !). La manière de consommer y a évolué : de régulière, elle est devenue occasionnelle. C’est, selon l’étude d’IWSR, la grande tendance qui se dégage dans le monde, les consommateurs sont devenus plus exigeants et ils recherchent un produit ayant un bon rapport qualité-prix. Autre particularité des dernières évolutions relevée par Robert Beynat, « plus un pays progresse dans la consommation, meilleur il achète ».

  
   

 

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