Les vins et les spiritueux contribuent largement, une fois de plus, aux exportations françaises. En 2011, ce secteur a dégagé un excédent commercial de 8,6 milliards d'euros, soit un bond de 9% sur un an. Seule l’aéronautique pèse plus lourd dans la balance commerciale de la France, avec un excédent de 17,7 milliards d’euros. Le troisième secteur phare à l’international, ce sont les parfums et les cosmétiques, ils ont généré 8,3 milliards d’euros d’excédent commercial l’an passé.
Faîtes le vin, pas la guerre !
Pour la première fois, la valeur des exportations de vins et spiritueux français a dépassé 10 milliards d'euros. C’est plus que les ventes d'armes ! Bien que 2011 ait été un bon millésime pour les ventes d’équipements militaires français (après un précédent exercice décevant), ce secteur aurait atteint « seulement » 6,5 milliards d’euros. Le vin serait-il plus vendeur que le Rafale ?
Un bémol pourtant : la hausse des recettes d’exportations de vins et spiritueux est due principalement à une augmentation des prix, car les volumes, eux, n'ont pas suivi. « En dix ans, les vins ont perdu 12% en volume », regrette la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).
Et ce sont les vins, notamment les AOC (Appellations d'origine contrôlées, faisant désormais partie d’Appellations d'origine protégée européennes, AOP) qui dominent les exportations françaises, avec un chiffre d’affaires de 6,9 milliards d’euros. La valeur de ces exportations a été surtout tirée par le bordeaux et le champagne. Le cognac, grand bénéficiaire d’une demande explosive en Asie, représente à lui seul 66% des exportations de spiritueux, tout en générant un peu plus de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Les pays émergents tirent les exportations
« En 2011, la demande a été bonne et les stocks chez les revendeurs se sont vidés », précise la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS). Le secteur a plutôt bien encaissé la crise économique, aidé par la demande des pays émergents. Et 2012 commence aussi bien en termes de commandes.
Dans le monde, les principaux importateurs des vins et spiritueux français sont les Britanniques, les Américains, les Allemands, les Belges et les Chinois. Effectivement, l’Asie, devenue la deuxième région mondiale d'importation, affiche une croissance spectaculaire.
La France peut donc se réjouir mais elle pourrait mieux faire: elle a du mal à reconquérir certains marchés traditionnels de l’Union européenne. En dix ans, les volumes des exportations en Allemagne ont chuté de 13% et au Royaume-Uni de 38%. Quant aux Etats-Unis, les vins français peinent toujours à gagner leurs parts de marché. Et pourtant, c'est le marché américain qui est aujourd’hui le premier marché du vin au monde !