« Je n’ignore rien de vos inquiétudes, (…) mais ce soir je veux vous dire ma confiance en notre avenir ». C’est par ces mots que François Hollande a entamé ses vœux pour l’année 2013, debout, face aux Français.
Satisfaction sur l’action des Européens
Sur l’Europe, François Hollande a décliné les avancées, majeures selon lui : « La zone euro a été sauvegardée » et l’UE « a mis en place les instruments de stabilité et de croissance qui lui manquaient », rappelant que ce résultat « semblait il y a six mois hors de portée ».
Sur le plan national, François Hollande s’est félicité des trois politiques majeures initiées en 2012 par son gouvernement : le rétablissement des finances publiques, le pacte de compétitivité et la maîtrise de la finance.
Justice sociale
Des décisions prises « avec esprit de justice », selon le président. En évoquant notamment la taxe à 75%. Celle-ci sera réaménagée pour tenir compte de la censure du Conseil constitutionnel mais l'objectif reste inchangé : « Il sera toujours demandé davantage à ceux qui ont le plus. C'est le sens de la contribution exceptionnelle sur les plus hauts revenus qui sera réaménagée, suite à la décision du Conseil constitutionnel, sans changer son objectif », a déclaré François Hollande. La taxe à 75% sur la part des revenus dépassant un million d'euros par an a été censurée samedi par le Conseil constitutionnel.
« 2012 a été l’année où nous avons engagé le redressement, 2013 sera (celle) de la mobilisation de tous pour le réussir », avec un but pour François Hollande : inverser la courbe du chômage d’ici un an, « coûte que coûte ».
Evoquant tour à tour les 150 000 emplois d’avenir créés, les contrats de générations, la réforme de la formation professionnelle, François Hollande présentent les chantiers ouverts mais le combat pour l’emploi n’est pas le seul fait de l’Etat « qui ne peut pas tout » : la balle est aussi dans le camp des partenaires sociaux, qui doivent débattre, avec le gouvernement, de la « sécurisation de l’emploi ».
Sur les sujets de société, le président de la République concède qu’il y a et qu’il y aura en 2013 « des débats ». Mais « la France, elle est la France quand elle va de l’avant » : sur le mariage homosexuel, la question de l’euthanasie ou sur le non cumul des mandats.
« Tout pour obtenir la libération » des otages
La fin de l’allocution présidentielle a été consacrée à la politique étrangère, au rôle des forces armées et à la défense « de nos valeurs » à l'étranger. François Hollande a ainsi rappelé le retrait des forces combattantes d’Afghanistan, une promesse « tenue » ; les forces françaises auxquelles le président a tenu à rendre hommage.
Au nom de ces mêmes valeurs « la France soutient en Syrie l’opposition à la dictature et au Mali, les peuples africains dans leur lutte contre la menace terroriste », une menace « qui nous concerne aussi », rappelle le président.
Le Sahel où plusieurs Français passent le réveillon du Nouvel An captifs : « qu’ils sachent bien que tout est fait pour obtenir leur libération », a déclaré solennellement François Hollande, « sans rien concéder de nos principes ».
Les derniers mots de François Hollande sont allés vers les démunis, d’ordinaire évoqués en début d’allocution par ses prédécesseurs. « J’ai une pensée pour eux, en ce soir de fête. Il y a de l’honneur, dans une grande nation comme la nôtre, à être capable de conjuguer la compétitivité et la solidarité (…), la performance et la protection », a rappelé le chef de l’Etat.
François Hollande devrait poursuivre la soirée par une visite de terrain au service des urgences de l'hôpital Lariboisière, dans le nord de Paris.
Réactions des familles des otages français
François Hollande a répété que tout était mis en oeuvre pour obtenir la libération des otages. Ils sont neuf sur le continent africain. Le chef de l'Etat a également eu un mot pour leurs familles, qui vivent dans l'angoisse. Les proches des otages français se sont pas restés insensibles à ces propos, mais souhaitent que la libération des leurs se fasse le plus tôt possible. Et à leur tour, ils leur adressent des messages de soutien. C'est le cas de Marion Larribe, la fille d'un des Français enlevés il y a plus de deux ans au Niger.
Marie Jo Dol, mère de Thierry Dol, fait part de son optimisme, malgré la peur.
Diane Lazarevic, la fille de Serge Lazarevic, enlevé au Mali en Novembre 2011 en compagnie de Philippe Verdon, pense très fort à son père en ce début d'année 2013.
Enfin, Gilda Marbois, la belle-soeur de Francis Colump, kidnappé, lui, le 19 décembre au Nigeria, espère des nouvelles de son proche.