Après François Hollande, qui s’est exprimé très vite à la suite les attentats qui ont frappé Paris dans la nuit de vendredi à samedi, Manuel Valls est intervenu à son tour à la télévision pour marquer la détermination du gouvernement à agir mais aussi pour plaider en faveur de l’unité nationale. Au lendemain des terribles attentats qui ont frappé Paris, Manuel Valls a adopté un langage de fermeté. « Il n'y aura pas un moment de répit pour ceux qui s'attaquent aux valeurs de la République », a martelé le Premier ministre.
Une fermeté indispensable pour espérer obtenir l’unité nationale. Une unité nationale qui, pour des Républicains François Fillon, n’est pas acquise. « Cette unité nationale, elle doit se construire autour de deux questions fondamentales, a déclarél’ancien Premier ministre. Est-ce qu'on a une politique étrangère qui est adaptée à la situation ? Et deuxièmement, est-ce qu'on a fait tout ce qu'il fallait pour assurer la sécurité intérieure ? A ces deux questions, ma réponse est non. »
Pas question cette fois-ci pour l’opposition de donner un blanc-seing au gouvernement dont la politique de sécurité a fait l'objet de critiques. Des mesures fortes sont attendues. Manuel Valls l’a compris. « Nous devons expulser tous ces imams radicalisés, déchoir de la nationalité ceux qui bafouent ce qu'est l'âme française. »
Et même concernant la proposition de Laurent Wauquiez de placer en centre d’internement les islamistes fichés, Manuel Valls n’a pas dit non. « Moi je suis prêt à examiner toutes les solutions qui sont réalistes, conformes au droit, à nos valeurs, et surtout qui soient efficaces. » L’efficacité, c’est l’une des conditions d’un rassemblement des forces politiques républicaines, une condition indispensable mais pas forcément suffisante.
« Les Français ne sont pas en sécurité »
Nicolas Sarkozy réclame lui « des inflexions majeures », et pointe à demi-mot la responsabilité du gouvernement. Marine Le Pen elle n'hésite pas à dénoncer l'action des autorités, affirmant que « les Français ne sont pas en sécurité ». L’unité nationale n’aura donc pas duré bien longtemps, quelques heures à peine, bien moins qu’après les attentats de janvier.
François Hollande, qui invoquait il y a 10 mois « l’esprit de janvier », en appelle une nouvelle fois à l’unité nationale, « cette indispensable unité ». L’entourage du chef de l’Etat ne veut surtout pas polémiquer, pour se consacrer à la seule question qui vaille : assurer la sécurité des Français, c’est sa « seule préoccupation ».
Le président français est dans son rôle, chef de guerre, mais aussi garant de l'unité du pays. « C'est ce qu'on attend de lui », glisse un de ses proches. François Hollande reçoit ce dimanche l'ensemble des personnalités politiques, de Nicolas Sarkozy à Marine Le Pen, en passant par Jean-Luc Mélenchon, avant de s'adresser ce lundi, aux députés et sénateurs réunis en congrès à Versailles. Une décision exceptionnelle, pour marquer cette unité.
Mais après le deuil national, la campagne des élections régionales reprendra vite. Les élections auront lieu les 6 et 13 décembre prochain. L'Elysée assure d'ailleurs qu'il n’a jamais été question de les reporter.