Le président et ses ministres ont commencé par échanger et se recueillir avec les familles endeuillées, ce mardi matin vers 9h30 (heure de Paris) à Puisseguin, rapporte notre envoyé spécial, Pierre Olivier. Puis ils sont allés à Petit-Palais, à quelques kilomètres de là, pour un discours et une cérémonie d’hommage. Un gigantesque chapiteau de 800 places a été monté sur le terrain de football municipal.
« Personne n'est préparé à de telles épreuves. Voilà pourquoi nous vous devons la solidarité, et c'est le pays tout entier, la France, que je représente en ce jour auprès de vous, qui s'est trouvé bouleversée par cette catastrophe, parce qu'elle aurait pu nous concerner tous », a déclaré François Hollande, qui a ajouté que les victimes faisaient partie de « notre patrimoine ».
Du côté des habitants, certains crient à la récupération politique de ce drame, à quelques semaines des régionales sur ces terres socialistes. Mais d’autres remarquent que, quand le gouvernement ne se déplace pas, on l’accuse d’abandonner les familles, et lorsqu’il vient, on parle de récupération. Pourtant, le président lui-même le dit, la mort fait partie de la fonction présidentielle.
Premiers éléments de l'enquête
L’enquête avance et désormais l’on en sait un peu plus sur les circonstances de l’accident de ce vendredi 23 octobre. Selon le procureur de la République, le camion s’est « déporté sur la gauche » et c’est une barre métallique située dans l’habitacle du camion qui serait venue transpercer un réservoir d’essence sous pression. Cela aurait provoqué un nuage de petites gouttelettes très volatiles, qui, au contact d’une surface chaude, se serait enflammé et aurait déclenché le brasier. Des « traces de ripage et de freinage visibles au sol à l'arrière du poids lourd » suggèrent que « le chauffeur a tenté en vain de redresser la trajectoire du camion ». Le procureur compte ouvrir une information judiciaire pour « homicide involontaire par conducteur de véhicule terrestre » d'ici à la fin de la semaine prochaine.
Comprendre, les familles en ont besoin, et certaines disaient ce mardi matin que le discours du président c’est bien, mais que seules l’enquête et l’identification des corps permettront de faire vraiment le deuil.
François Hollande a d'ailleurs promis « la vérité » aux familles des victimes de l'accident pour éviter « toutes les rumeurs » et « toutes les amertumes », lors de la cérémonie d'hommage aux 43 personnes décédées dans la collision, qui est l'accident le plus meurtrier en France depuis 33 ans.