L'«Hermione» est entrée dans le port de Brest

L'Hermione est entrée dans la rade de Brest peu avant 14 heures, heure locale, ce lundi 10 août. Elle est escortée d'une centaine de bateaux et une foule immense surplombe le port de Brest pour assister au spectacle. Depuis quatre mois, la frégate, réplique du navire du XVIIIe siècle qui transporta le marquis de La Fayette aux Etats-Unis, venu rejoindre les insurgés américains, sillonnait les côtes européennes et américaines. Pour son retour en France, elle a essuyé un ouragan, des vagues de 7 mètres de haut et des vents à 120 km/h, au milieu de l'Atlantique. 

Avec notre envoyé spécial à Brest, Pierre Olivier

Le port français de Brest fête, ce lundi 10 août, le trois-mâts star l'Hermione, de retour d'une tournée triomphale de près de quatre mois en Amérique, qui commémorait l'expédition du général La Fayette, parti prêter main forte à la future jeune nation des Etats-Unis.

Toutes ses voiles blanches dehors, entourée d'une nuée de voiliers et de vieux gréements aux traditionnelles voiles rouge brun, l'exacte réplique de la frégate historique, reconstruite par des passionnés pendant dix-sept ans, est apparue à la mi-journée à l'entrée de la rade de Brest, le port le plus occidental des côtes françaises.

Le majestueux navire de 65 mètres, avec ses 2 200 m2 de voilure gonflés par le vent, a célébré son apparition en tirant six coups de canon, juste avant que les hommes à bord ne commencent à affaler les voiles.

Copie conforme du trois-mâts à bord duquel le marquis de La Fayette était allé, en 1780, apporter le soutien de la France aux insurgés américains contre l'Angleterre, l'Hermione avait quitté les côtes françaises le 18 avril 2015 en présence du président François Hollande. Même le président américain, Barack Obama, avait alors souhaité « bon vent » à l'équipage.

Symbole de l'amitié franco-américaine

Ainsi adoubé comme symbole de l'amitié franco-américaine, le navire a pu rallier les côtes de l'est américain, notamment New York, où, au pied de la statue de la Liberté, il a été l'invité d'honneur de la parade nautique organisée à l'occasion de la fête nationale célébrant l'indépendance du pays, le 4 juillet 1776. Pendant trois jours, des milliers de personnes ont pu fouler le pont en bois, parcourir les coursives et visiter le bateau amarré au pied des gratte-ciel dans le sud de Manhattan.

Au total, le périple transatlantique aura été marqué par 18 escales, la dernière à Saint-Pierre-et-Miquelon, lointain territoire français de l'Atlantique Nord, avant un retour rendu mouvementé par la tempête, des vents de 120 km/h et des creux de sept mètres. L'ouragan a tout de même eu un effet positif : il a permis au bateau de surfer sur la houle et de rejoindre avec presque cinq jours d'avance les côtes françaises.

L'Hermione restera jusqu'au 17 août dans le port de Brest pour permettre aux visiteurs de découvrir son histoire et son maniement, et écouter l'équipage raconter son odyssée. Ensuite, le trois-mâts prendra la direction de Bordeaux, puis regagnera son port d'attache à Rochefort, sur la côte Atlantique, là où fut construite en 1779 la frégate originale qui coula quatorze ans plus tard non loin de là, à la suite d'une erreur de navigation.

« On est venu exprès pour l’Hermione »

Il y avait déjà de l’ambiance ce lundi 10 août au matin, à quelques encablures du quai où l’Hermione devait accoster ce lundi après-midi.

Pierre Costes et sa femme sont venus de Bordeaux avec leur caravane spécialement pour l’événement. « On est venu exprès pour l’Hermione. On a vu qu’elle arrivait à Brest. On l’a suivi dès son départ de Rochefort[en Charente-Maritime, où elle a été construite, ndlr]. J’ai un ami américain qui l’a vue à Boston. Il nous a envoyé des photos, et nous on lui en enverra de Brest », a-t-il raconté.

Un peu plus loin, Etienne Leroy et une dizaine de bénévoles avaient choisi un autre moyen pour célébrer le retour du géant des mers. Ils ont escorté l’Hermione sur le Reder mor, un vieux gréement, plutôt imposant. « La coque fait 13,50 m de long, pour 16 tonnes de poids, et il a pas loin de 240 m2 de voiles », a détaillé Etienne Leroy. « L’objectif, en venant ici, c’était d’accueillir l’Hermione. Normalement, on sera à peu près 25 autres gréements de la région, beaucoup de la rade de Brest ou des environs », avait-il estimé. Mais ce sont des centaines de gréements et de voiliers qui ont finalement suivi l'Hermione à son entrée dans la rade de Brest peu avant 14 heures, heure locale.

Des milliers de personnes étaient présentes près des jetées du port du commerce pour l'arrivéé de l'île flottante faite de bois, de chanvre et de lin.

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