Prises d'otages: la longue journée de François Hollande

François Hollande a vécu vendredi 9 janvier une journée à part. Une journée débutée par plusieurs entretiens avec des proches des familles des victimes de l’attentat de Charlie Hebdo et qui s’est clôturée par une allocution solennelle. Entre temps, les événements se sont succédé. Retour sur la journée du président.

Deux réunions de crise, un déplacement au ministère de l’Intérieur, de nombreux entretiens avec des dirigeants internationaux, François Hollande a vécu ce vendredi une des journées les plus marquantes et les plus éprouvantes depuis son arrivée à l’Elysée en mai 2012. C’est lui qui, en fin d’après-midi, a donné l’ordre d’intervenir aux forces de sécurité pour mettre fin aux deux prises d’otages. Une décision qui fera date. Le président a agi avec concentration et détermination, explique-t-on dans son entourage.

François Hollande a suivi tout au long de la journée l’évolution des opérations, organisant deux réunions de crise et se rendant en fin de matinée au ministère de l’Intérieur. Une journée également rythmée par de nombreux entretiens, avec à la fois des proches des familles des victimes de l’attentat de Charlie Hebdo et des responsables politiques nationaux. Mais aussi avec plusieurs dirigeants internationaux. Ainsi le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a appelé le chef de l’Etat en début de soirée, tout comme l’ont fait l’émir du Qatar et le roi de Jordanie.

Appel à l'unité

François Hollande a terminée cette journée par une allocution solennelle depuis le palais de l'Elysée. Une allocution au cours de laquelle il a insisté sur la nécessité de l'unité. C’est « notre meilleure arme », a dit le président. « Rassemblons-nous », a-t-il martelé. « Rien ne peut nous diviser, rien ne doit nous opposer, rien ne doit nous séparer ». Cette préoccupation quant à l’unité nationale n’est pas nouvelle ; le chef de l’Etat l’affiche depuis plusieurs semaines. Dès la mi-décembre, lors de l'inauguration de la Cité de l'immigration, François Hollande appelait déjà à affirmer « une volonté commune de vivre ensemble ». « Sinon, c'est le piège de la division, la confrontation des cultures la détestation de l'autre ». En privé, le président s’inquiétait déjà avant Noël de risques de division, d'exacerbation, d'instrumentalisation.

Faisant lui-même le lien entre l’attentat contre Charlie Hebdo et les opérations extérieures de la France lors de son allocution mercredi 7 janvier, François Hollande n’a prononcé à aucun moment le mot d’islamisme. Quelques heures plus tôt, Marine Le Pen n’avait pas pris les mêmes précautions. Pour la présidente du Front national, « cet attentat doit libérer notre parole face au fondamentalisme islamique ». Tout le monde n’a pas le même sens de l’unité.

François Hollande a par ailleurs annoncé qu’il participera à la marche républicaine organisée dimanche 11 janvier à Paris. D’autres dirigeants européens – David Cameron, Matteo Renzi, Mariano Rajoy, Angela Merkel et Donald Tusk – ont également fait part de leur présence.

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