Avec notre envoyé spécial à Calais, Alexis Bédu
Les trois bénévoles de l’association Utopia 56 distribuent de l’eau, un plat chaud, et du gel hydroalcoolique. Avec le froid, la faim et désormais le virus, beaucoup de migrants décident de repartir dans leur pays. Comme cet Éthiopien : « J’ai passé beaucoup de temps en Europe vous savez. J’ai fait onze pays différents, dans six d’entre eux, ils m’ont renvoyé par avion en Italie, raconte-t-il. Ça fait maintenant neuf ans et demi, je n’ai toujours pas de papier, pas de logement, pas de travail… »
Comme pour dire « ras-le-bol » il passe la main au-dessus de sa tête. Avec l’arrivée de l’épidémie de coronavirus en France, il avait pourtant été mis à l’abri par la préfecture dans un centre à proximité. « Dans cette maison, vous tenez maximum une semaine. C’était bien au début, mais on était neuf dans une chambre », explique-t-il.
Confinement oblige, les associations ont réduit leurs effectifs et les provisions viennent à manquer. Mardi soir, ils n’ont pu nourrir qu’une cinquantaine de personnes.