À côté de la mobilisation dans la rue qui ne faiblit, le Conseil d’État a donné un carton jaune au gouvernement. Un texte à trous, sans financement, présenté à marche forcée… Les critiques venaient jusqu’à présent des manifestants et de l’opposition. Les arguments sont presque repris tels quels par le Conseil d’État.
Les « projections financières » du gouvernement sont « lacunaires », écrivent les experts chargés de contrôler les textes de l’exécutif avant leur examen au Parlement.
« Pas un régime universel de retraite »
Plus inquiétant, le Conseil d’État va jusqu’à corriger le slogan du gouvernement : non, le « projet de loi ne crée pas un régime universel de retraite » comme le répètent les ministres mais « cinq régimes où des dérogations sont maintenues ». L’étude d’impact de la réforme, elle, est jugée carrément insuffisante. La « sécurité juridique » du texte n’est pas assurée, par manque de temps.
Cet avis du Conseil d’État vient évidemment perturber la communication du gouvernement qui n’arrive pas à éteindre la contestation, ni à rassurer les Français. Trois nouvelles journées de manifestations sont prévues. Et une majorité de Français continuent de soutenir le mouvement contre la réforme des retraites. L’atterrissage du texte à l’Assemblée la semaine prochaine s’annonce mouvementé.