Au lendemain d'une troisième journée de manifestation depuis le début de la mobilisation entamée le 5 décembre contre le projet phare du quinquennat Macron, les partenaires sociaux se sont succédé à Matignon, siège du gouvernement. Mais à l'issue de sa rencontre avec le Premier ministre Édouard Philippe, le dirigeant de la CFDT, Laurent Berger, est resté sur le constat d'un « désaccord » avec l'exécutif. Le syndicat réformiste, pourtant favorable au projet d'un système universel de retraites à points, s'oppose à un point-clé de la réforme, « l'âge d'équilibre » (64 ans en 2027), qui implique un départ à la retraite plus tardif.
« La détermination de la CFDT est intacte », a martelé Laurent Berger, tout en confiant avoir senti une « volonté de discussion » sur d'autres thèmes, concernant notamment la pénibilité.
Auparavant, le leader de la CGT, Philippe Martinez, en tête de la contestation, avait rappelé que son organisation réclamait le retrait du projet de loi, et dénoncé « une position idéologique » de l'exécutif.
La présidence française avait toutefois fait un signe d'ouverture ce mercredi matin. Emmanuel Macron est prêt à « améliorer » sa réforme, avait-elle fait savoir, laissant entrevoir « des avancées d'ici la fin de la semaine ».
Des syndicats ont proposé des solutions alternatives mais certaines ne sont pas du goût de Geoffroy Roux de Bézieux. « J'ai rappelé simplement nos lignes rouges comme ne pas augmenter les cotisations donc la question c'est aussi de savoir si l'on peut arriver à trouver des éléments de discussion », a affirmé le patron du Medef.
Tous les partenaires sociaux et l'exécutif doivent se retrouver pour de nouvelles discussions jeudi, afin de trouver une sortie à cette crise qui paralyse largement les transports publics, notamment en région parisienne, depuis le 5 décembre.
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