« Si on ne fait pas une réforme progressive maintenant, quelqu’un d’autre en fera une vraiment brutale demain. » Dans le JDD ce dimanche, le Premier ministre Édouard Philippe joue la carte de la responsabilité en présentant cette réforme comme inéluctable, mais aussi de la douceur, en promettant « des réponses extrêmement positives » pour « ceux qui subissent des injustices ». Et de citer les femmes, les agriculteurs, et ceux qui ont des parcours hachés. En dépit des calculs des syndicats, qui estiment que les femmes et les précaires subiront justement de plein fouet l’instauration d’une retraite à points et du calcul des pensions sur l’ensemble de la carrière.
Philippe Martinez : « Nous tiendrons jusqu’au retrait du projet de réforme »
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, interviewé dans le même journal, juge que la colère est grande. En témoigne la mobilisation massive lors de la manifestation de jeudi dernier. Il juge aussi que le gouvernement est déconnecté des réalités des Français.
Fermeté sur les principes, répond le Premier ministre, mais souplesse sur certains points - par exemple, le calendrier. Le gouvernement s’est déjà dit ouvert à une transition longue avec un glissement vers le nouveau système sur une dizaine d’années, voire plus.
Pas question, assène Philippe Martinez, qui refuse de sacrifier la retraite de ses petits-enfants pour sauver celle des générations actuelles. Et de prévenir : « Nous tiendrons jusqu’au retrait du projet de réforme. »
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