Crise au «Monde»: la rédaction obtient un «droit d'agrément»

Les journalistes du Monde ont obtenu ce qu'ils réclamaient depuis des mois : un « droit d'agrément », c'est-à-dire un droit de regard, en cas de changement d'actionnaire du journal.

Le droit d'agrément permet aux salariés du Monde d'approuver ou de rejeter l'arrivée d'un nouvel actionnaire important. C'est une disposition inédite dans la presse française.

L'inquiétude était née avec l'arrivée de Daniel Kretinsky au capital du quotidien. L'industriel tchèque avait racheté, il y a un an, 49% des parts détenues par le banquier Matthieu Pigasse, l'un des actionnaires de référence.

Inquiétudes autour d'un industriel tchèque

Depuis, les journalistes se demandaient quelles étaient les intentions réelles de Daniel Kretinsky qui a investi, en France, aussi bien dans la presse que dans des centrales à charbon et dans les supermarchés Casino.

Le droit d'agrément rassure les journalistes regroupés dans le Pôle d'indépendance, qui détient un quart du capital, et qui est censé garantir la liberté éditoriale du journal.

Concrètement, que se passe-t-il si un nouvel actionnaire n'obtient pas l'agrément ? Le pôle d'indépendance va racheter ses parts à un prix fixé par des experts, en respectant néanmoins un plancher. L'actionnaire ne sera donc pas perdant financièrement.

Tout le capital du Monde dans une fondation

Autre victoire pour Le Monde : les parts détenues par le groupe de presse espagnol Prisa, qui souhaite vendre, vont être réparties à 50/50 entre Matthieu Pigasse et Xavier Niel, l'autre actionnaire de référence.

Xavier Niel qui souhaite qu'à terme, tout le capital du journal soit transféré dans une fondation, structure juridique qui sanctuariserait l'indépendance du Monde.

Partager :