L'un des trois actionnaires, l'industriel Xavier Niel, l'a déjà paraphé. Mais le banquier d'affaires, Matthieu Pigasse, se fait désirer. Il veut pourtant rassurer les salariés du Monde : après avoir accordé des interviews au Figaro et à l'AFP, il recevait hier des représentants du Pôle d’indépendance du quotidien. Le banquier d'affaires affirme être tout à fait prêt à signer le pacte d'agrément en discussion depuis bientôt un an. Ce pacte d'agrément, un droit inédit pour un groupe de presse permet aux salariés de refuser l'entrée d'un nouvel actionnaire.
Mais dans le même temps, Matthieu Pigasse dit s'inquiéter du risque de sa transformation en droit de veto. Le directeur du quotidien, Jérôme Fenoglio, dénonçait lui le week-end dernier les « contre-vérités » proférées par l'actionnaire. Et la rédaction s'interroge : pourquoi Matthieu Pigasse rechigne-t-il à signer ce pacte d'agrément, s'il y est par principe favorable et n'a pas l'intention de céder ses parts ?
Outil d’influence
Les journalistes soupçonnent le banquier d'avoir déjà prévu de passer la main à l'un de ses partenaires, l'industriel tchèque Daniel Kretinsky. Lequel poursuit des objectifs stratégiques en France et pourrait donc avoir intérêt à y posséder un outil d'influence.
Les salariés du quotidien Le Monde se battent pour leur indépendance, source de leur crédibilité à une époque où prospèrent les infox.
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