« On veut des bras, des lits et du pognon », scandent les manifestants. Trois exigences auxquelles la ministre n'a pas répondu, jugent-ils.
C'est pourtant tout ce dont l'hôpital public a besoin pour Corinne Panot. Elle est aide-soignante dans un Ehpad, un établissement pour personnes âgées dépendantes, à Mirecourt, dans le nord-est de la France.
« Les urgences ont ouvert l’autoroute des grèves et de la contestation, explique-t-elle. Mais je pense qu’inévitablement les Ehpad vont suivre parce qu’il n’y a pas les moyens de s’occuper dignement des patients, des résidents. »
« Soigner aussi les autres services hopsitaliers »
« Sauve ton hôpital, un jour il te sauvera. » C'est le slogan choisi par Sandrine Respot. Cette infirmière en pneumologie est venue de Draguignan dans le Sud-Est. Elle aussi réfléchit à rejoindre le mouvement, car elle estime qu'un hôpital, c’est tout une machine et qu’on ne pourra jamais désengorger les urgences si on ne soigne pas les autres services.
« S’il n’y a pas de lits ouverts dans les services et si l'on continue à en fermer, c’est comme à la caisse d’un supermarché. S’il n’y a pas de caissière, vous ne pouvez pas avancer, c’est pareil. »
Lundi, la ministre espérait désamorcer la crise aux urgences. Elle pourrait bien en avoir nourri une, bien plus large dans tout l'hôpital public.
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