Les manifestants, parmi lesquels beaucoup de jeunes, ont scandé sporadiquement des slogans anticapitalistes ou hostiles à la police, errant dans les rues de Bayonne, au hasard des barrages policiers sur leur parcours. Après des accrochages avec les forces de l'ordre dans différents points de la ville, les manifestants ont été forcés de se replier vers des rues piétonnes du centre, où ils ont fini par être confrontés à nouveau à un barrage sur un pont.
Durant plus d'une heure de face à face, la police a fait usage à plusieurs reprises de gaz lacrymogènes et au moins une fois d'une grenade de désencerclement.
Vers 20h30, la manifestation était en cours de dispersion.
Depuis plusieurs jours, des rumeurs couraient sur l'organisation d'une manifestation non autorisée en marge du G7, à distance de Biarritz, cernée par les forces de l'ordre. Le préfet du département des Pyrénées-Atlantiques avait renforcé vendredi soir le périmètre de protection, par rapport au dispositif qui avait été envisagé mi-août, l'étendant à une grande partie du centre de Bayonne (50 000 habitants), avec pouvoir accru de contrôle et fouilles de la police dans cette zone.
Renforts de la police allemande
Dès vendredi, les commerçants bayonnais avaient commencé à protéger leurs vitrines avec des panneaux de bois et, samedi, Bayonne présentait l'aspect d'une ville morte, protégée par une très forte présence policière, aidée par quelques renforts de la police allemande.
En milieu de journée, en revanche, une manifestation anti-G7, autorisée par les autorités celle-là, s'était déroulée dans le calme, depuis Hendaye jusqu'à la ville frontalière espagnole d'Irun, à 4 km, rassemblant 15 000 personnes selon les organisateurs, 9 000 selon les autorités.
Pour dimanche, plusieurs organisations anti-G7 ont organisé une nouvelle manifestation qui se tiendra dans la matinée à Bayonne, « une marche des portraits » où devraient être rassemblés tous les portraits officiels du président Emmanuel Macron qui ont été décrochés dans des mairies depuis plusieurs mois. Sept autres « rassemblements pacifistes » doivent aussi se tenir en milieu de journée dans des villes voisines de Biarritz pour « encercler » symboliquement le G7.
► 68 interpellations et 38 gardes à vue
Au total, soixante-huit personnes ont été interpellées ce samedi dans le cadre du dispositif de sécurité, et 38 d'entre elles ont été placées en garde à vue, a indiqué la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, sans précision sur le lieu ou le contexte des interpellations. Les gardes à vue sont intervenues « notamment pour participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations, possession d'objets susceptibles d'être utilisés comme arme par destination, dissimulation de visage et jet de projectile », a précisé la préfecture. Elle n'a par ailleurs fait état d'aucun blessé au terme de la manifestation non autorisée qui a donné lieu à de brefs heurts samedi soir à Bayonne.
(avec AFP)