Nous rencontrons Brigitte Mansoni dans un café à quelques pas de l'hôtel où elle travaille. Comme tous les matins, elle s'est levée tôt pour anticiper les retards de transport. Ses conditions de travail sont dures. Et se sont même compliquées depuis qu'elle est embauchée par une société de nettoyage au lieu de l'hôtel lui-même.
« Là où je travaille, on nous appelle l'hôtel des handicapés. Parce que tout le monde a des problèmes de mains, de pieds, de dos... presque tout le monde. Moi, j'ai été opérée de la main, du canal carpien. J'ai demandé un aménagement de mon poste. Mais ça a posé problème. »
Depuis ses débuts dans le métier il y a 23 ans, rien n'a changé. Elle n'a plus vraiment espoir de voir une amélioration des conditions de travail. Mais elle demande des formations pour les femmes illettrées :
« J'ai demandé d'abord des formations, des bonnes formations de base aux femmes qui ne savent pas lire. Il y a des femmes qui ont des capacités, qui pourraient aller loin. Mais comme elles ne savent pas lire, pas écrire, elles ne peuvent rien faire. Après, elles pourraient faire des formations diplomantes pour aller dans d'autres secteurs de travail. »
Il est l'heure pour Brigitte Mansoni de commencer sa journée. Elle garde le même sourire qu'au début de l'entretien. Elle part avec l'idée d'aller manifester devant le ministère.