France: à Marseille-Fos, des militants manifestent face au «Bahri Tabuk»

C’est une information d’un média indépendant, « Disclose », qui a fait grand bruit et s’est invitée dans le débat politique français jusqu’à l’Assemblée nationale. Un cargo saoudien s'est trouvé à quai dans un discret terminal du grand port maritime de Marseille-Fos pour charger une cargaison d’armes. Une précédente information de presse de ce type avait récemment fuité au port du Havre. Relançant la polémique autour des livraisons d’armes de la France à l’Arabie saoudite et leur utilisation potentielle dans le conflit yéménite. Ce mercredi après-midi, des militants des droits de l’homme ont manifesté leur indignation à proximité du terminal qui accueille le « Bahri Tabuk ».

Avec notre envoyé spécial à Fos-sur-Mer, Stéphane Burgatt

Un navire blanc et bleu au mouillage dans cette immense zone industrielle au milieu de nulle part : ce militant agite son drapeau du Mouvement de la paix pour attirer l’attention. « Alors là, dit-il, on est venu dénoncer clairement le trafic des armes, et le fait que la France n’ait pas emboîté le pas de l’Allemagne en suspendant ses contrats d’armement avec l’Arabie saoudite compte tenu de la guerre et du massacre qui se perpétuent au Yémen. L’ONU a quand même révélé que c’était la plus grande crise humanitaire depuis le début du millénaire. Pour nous, en tant que pacifistes, c’est odieux. »

Démenti sur l'origine militaire de la cargaison

Que se passe-t-il réellement à quai ? Les dockers refusent d’embarquer toute arme ou munition à bord du cargo. Et, de source syndicale comme du côté de l’armateur, on dément l’origine militaire de la cargaison prévue ici. Parmi les manifestants, Benoît Muracciole d’Action sécurité éthique républicaines (Aser) avance certaines précisions : « On voulait y charger des armes, mais le gouvernement a reculé. Il y a beaucoup d’informations contradictoires. Le gouvernement français n’aurait pas dû accepter le transit de ce cargo de la honte parce qu’il a vraisemblablement des armes canadiennes, des véhicules blindés légers chargés au Canada, à Saint-John, pour les livrer. Et ils pourraient servir à des crimes de guerre. »

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Informations contradictoires et opacité : le plus simple serait de nous laisser vérifier l’origine de cette cargaison demandent en vain ces militants des droits de l’homme. Le départ du cargo du port français doit de faire ce jeudi 30 mai matin.

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