Quand il prend la parole dimanche soir, après les résultats des élections européennes, Edouard Philippe sait qu'il a sauvé son poste. Avec moins d'un point d'écart derrière le parti Rassemblement national, il n'y pas eu de « vote sanction, la politique du gouvernement est confortée », analyse l'entourage du Premier ministre. Autrement dit, il n'y a aucune raison de changer de locataire à Matignon.
L'autre élément qui donne le sourire à l'équipe d'Edouard Philippe, c'est que l'ex-maire du Havre continue d'attirer les voix de droite : 27% des électeurs de François Fillon à la présidentielle de 2017 ont choisi la liste En Marche. Des voix que le chef du gouvernement est allé chercher dans les derniers jours de campagne dans des villes de centre droit où la majorité présidentielle l'a emporté.
Mieux : des bastions de droite ont basculé, comme le XVIe arrondissement de Paris, Boulogne-Billancourt et même Versailles, fief de la tête de file LR aux élections, François-Xavier Bellamy. « Le travail d'Edouard Philippe porte ses fruits », se réjouit une de ses conseillères. La « recomposition politique n'est pas finie », prévient le Premier ministre, qui compte bien jouer le rôle d'aimant pour les voix de droite aux prochaines municipales de 2020.