Pour leur acte 24, les « gilets jaunes » ont été 23 600 à manifester samedi en France, dont 2 600 à Paris, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, parmi les plus bas depuis le début du mouvement social en novembre 2018.
Les manifestants sont partis en début d’après-midi du quartier de Montparnasse autour de 13h (11h TU). Le cortège doit rejoindre la Place d’Italie, dans le sud de la capitale.
On y voit des « gilets jaunes », mais surtout des gilets rouges, puisque ce rassemblement a été organisé par la CGT. Le mot d’ordre reste le même : la convergence des luttes. Celle-ci a bien du mal à se concrétiser depuis le début du mouvement, tant les syndicats suscitent la méfiance des gilets jaunes.
Eric, militant de la CGT venu de Turcoing, va dans ce sens et appelle à un syndicalisme « de la base », qui serait en accord avec les revendications des « gilets jaunes ».
La CGT et les partis de gauche espèrent en tout cas que cette manifestation servira de tour de chauffe avant les prochains grands rendez-vous sociaux. Car d'autres rendez-vous sont proposés, notamment le traditionnel 1er mai ou encore, le 25 mai, date choisie pour le troisième ultimatum lancé à Emmanuel Macron.
Sur place, personne ne semble convaincu par les propositions du chef de l’État pour sortir de la crise, lors de sa conférence de presse le jeudi 25 avril. Reste à savoir si cette déception se traduira par un regain de mobilisation des «gilets jaunes», dont le nombre décroît depuis plusieurs samedis.
Toujours à Paris, plusieurs centaines de personnes ont décidé de passer par le siège de plusieurs médias pour réclamer « un traitement médiatique impartial » du mouvement social. Ils se sont élancés peu après 13h (11h TU) du parvis proche de la Maison de la Radio, avant de rejoindre notamment la tour de la chaîne privée TF1, et de poursuivre leur parcours vers d'autres médias.
À Strasbourg, choisie comme la capitale de ce 24e acte, environ 2 000 « gilets jaunes », selon la préfecture, défilaient. Le cortège a tenté jusqu'en milieu d'après-midi, sans y parvenir, de rejoindre les institutions européennes. Les forces de l'ordre lui ont barré la route, en répliquant aux jets de projectiles (pavés, bouteilles...) par des tirs nourris de grenades lacrymogènes, tandis qu'un hélicoptère de la gendarmerie tournoyait inlassablement dans le ciel.
Le dernier carré devait se disperser samedi en fin d'après-midi dans la ville en dépit de quelques incidents sporadiques avec les forces de l'ordre, après une manifestation marquée par 26 interpellations et de « nombreuses dégradations », selon la préfecture du Bas-Rhin.