Tirs de gaz lacrymogènes, commerces et mobilier urbain dégradés : le 23e acte de la mobilisation des « gilets jaunes », qui manifestent toutes les semaines depuis cinq mois en France, a été marqué par un regain de tension à Paris, quelques jours avant les réponses attendues d'Emmanuel Macron à la crise.
Les heurts ont toutefois été sans commune mesure avec ceux du 16 mars dernier, quand l'avenue des Champs-Élysées avait été saccagée. En milieu de matinée ce dimanche, la place de la République gardait peu de séquelles. Si des kiosques à journaux sont tagués, la statue a déjà été nettoyée et seules deux ou trois vitrines ont subi des dommages.
Devant l’une d’elles, fissurée en étoile, Elsa ne cache pas son désarroi. « Nous, on habite place de la République et on n'en peut plus, confie-t-elle. Honnêtement, je crains pour mes enfants chaque samedi. Hier, on n'est pas sortis de chez nous, voilà. Ça sent le gaz lacrymogène dans notre cage d'escaliers, c'est hyper flippant. »
Plus de dégâts sur un boulevard adjacent
Un peu plus loin sur un boulevard adjacent, les dégâts sont plus spectaculaires. Deux agents de la mairie de Paris s’activent autour d’une banque. « On va la sécuriser, explique l'un d'eux. Pour que personne ne puisse rentrer, quoi, ou un petit peu moins. Pour que la personne soit un peu plus tranquille, surtout, et éviter des vols... »
Les vitrines sont éventrées, les bureaux complètement ouverts sur la rue. Santiago, un riverain, n’avait jamais vu de tels débordements. « Hier, dit-il, je n'étais pas loin, c'était le moment un peu violent. J'habite juste à côté, j'avais un peur de rentrer chez moi. Quand on voit les dégâts, c'est un peu triste. » Joseph lui n'est pas attristé : « C'est une banque, ils sont assurés, ce n'est pas grave », défend-il.
Cabas en plastique à la main, Jacqueline, qui habite le quartier, constate à son tour les dégâts. « C'est dégueulasse pour tout le monde. Qui est-ce qui va payer ? C'est pas les casseurs hein, c'est nous qui allons payer ! Moi je ne comprends pas du tout », commente-t-elle. L’établissement pourrait cependant rouvrir dès le milieu de la semaine.