Quelque 60 000 policiers mobilisés dans toute la France, dont plus de 5 000 à Paris. Christophe Castaner, le ministre français de l'Intérieur, redoute la venue d'éléments violents, surtout dans la capitale. « D’après les informations dont nous disposons à l’heure actuelle, a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse, les casseurs seront à nouveau au rendez-vous demain, dans certaines villes de France, mais tout particulièrement à Paris. »
« Pour beaucoup, les casseurs n’ont pas été touchés par ce qui est arrivé à Notre-Dame, considère M. Castaner. Au contraire, certains appellent même sur les réseaux sociaux à des rassemblements et des démonstrations de voies publiques aux abords de la cathédrale. L’un d’eux met en parallèle une photo du président de la République et l’incendie de la cathédrale avec, comme mention : "Samedi, on va se venger. On va mettre Paris à feu et à sang". »
Moins d'une semaine après l'incendie de Notre-Dame de Paris, l'exécutif craint que les casseurs ne cherchent à s'approcher de la cathédrale. Tout comme les Champs-Élysées, l'ensemble du périmètre de l'île de la Cité sera donc interdit aux manifestants. L'itinéraire retenu pour la manifestation autorisée prend soin d'éviter Notre-Dame et l'ouest de Paris. Il reliera la basilique de Saint-Denis à la faculté de Jussieu.
« On peut s'attendre à ce que samedi, les "ultras" cherchent, une fois de plus, à créer le trouble, à s’organiser en black blocs pour affronter les forces de l’ordre, à se livrer aux dégradations et à la violence, qui est leur seul horizon et d’ailleurs, au fond, leur seul point commun. Je n’en dirai pas plus, mais ces éléments suffisent à montrer qu’à nouveau, la menace est sérieuse et appelle un dispositif renforcé », estime le locataire de la place Beauvau.
« L'argent arrive beaucoup moins pour sauver des vies »
Cela fait trois semaines que les «gilets jaunes» annoncent une mobilisation exceptionnelle. Un deuxième ultimatum après celui du 16 mars organisé dans la foulée de la clôture du grand débat. Sur les réseaux sociaux, le ton adopté est vindicatif voire menaçant. Sur Facebook, l'événement le plus populaire fédère près de 6 000 participants et appelle à se rendre à Paris de manière « non pacifique ».
Tout aussi virulent, un autre groupe de «gilets jaunes» a, lui, l'intention de braver l'interdiction de se rassembler sur les Champs-Élysées. Sur le parcours de la seule manifestation autorisée dans la capitale, les manifestants prévoient de rendre hommage à la cathédrale Notre-Dame ce qui n'empêche pas les organisateurs de cette marche de critiquer les dons des milliardaires pour la reconstruction. « L'argent arrive beaucoup moins pour sauver des vies et lutter contre la misère » estiment les «gilets jaunes». D'autres rassemblements sous haute surveillance auront lieu également en région. Selon le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner « les casseurs seront à nouveau au rendez-vous à Toulouse, Montpellier ou encore Bordeaux ».
► À lire aussi : Les «gilets jaunes» se préparent pour l'« ultimatum 2 »