«Gilets jaunes»: acte XXII sur fond de nouvelle loi anticasseurs

Les manifestations des « gilets jaunes » en France rassemblaient 31 000 personnes ce samedi en France dont 5 000 à Paris, lors du 22e samedi consécutif de mobilisation, selon un décompte du ministère de l'Intérieur régulièrement contesté par les manifestants.

Ils étaient 6 300 manifestants la semaine dernière à 14h00, dont 3 100 à Paris, toujours selon l'Intérieur. Les manifestations se déroulaient sans incidents majeurs ce samedi à Paris.

A Toulouse où avait lieu le plus important rassemblement, les forces de l'ordre ont fait à plusieurs reprises usage de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes pour contenir le cortège interdit de centre-ville et de place du Capitole. En début d'après-midi, dans le centre, une remorque de chantier et une camionnette ont été incendiées. Trente-sept personnes ont été interpellées dans le centre, notamment pour des jets de projectiles, dégradation ou port d'arme.

« Vous avez vu: tout se passait bien et ils nous gazent » s'est indigné auprès de l'AFP Maxime Nicolle, dit « Fly Rider », une des figures du mouvement, venu en renfort dans la ville, tout comme Priscillia Ludosky, autre figure des « gilets jaunes ». Cette manifestation, comme celles de Bordeaux (quelques centaines de personnes), Laval (environ 400), sont les premières à se dérouler sous le coup de la loi anticasseurs, particulièrement ciblée par les « gilets jaunes ».

Le texte laisse au pouvoir « encore plus la liberté de faire tout et n'importe quoi » contre le mouvement, a déploré Priscillia Ludosky. Pour Sophie Tissier, autre personnalité du mouvement, qui manifeste à Paris, « cette loi est une atteinte à notre droit de manifester » et « va ouvrir la voie à des dérives de la part de la police. »  

« Le grand débat, grand blabla », « Macron on n'attend rien de vos annonces » pouvait-on lire sur les pancartes du petit cortège parisien qui a d'ailleurs rejoint en début d'après-midi, place de la République, la marche pour « la liberté de manifester », organisée par plusieurs associations (dont LDH, Amnesty, Attac, Unef, SOS Racisme...) contre ce dispositif, partiellement censuré par le Conseil constitutionnel et dont une cinquantaine d'organisations ont demandé l'abrogation.

Promulgué jeudi, le texte autorise notamment les fouilles de sacs et de véhicules dans les manifestations et à ses abords, et crée un délit de dissimulation volontaire du visage puni d'un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende.

(avec AFP)

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