France: qui sont les garants du grand débat national?

Dans une optique de « transparence » et d'« indépendance des débats », un collège de garants supervisait la consultation entamée il y a un peu plus de deux mois, en écho au mouvement des « gilets jaunes ». Qui sont-ils ?

Le grand débat national a atteint ce lundi sa phase concrète, deux jours après l’acte XXI des « gilets jaunes ». Depuis le Grand palais, à Paris, le Premier ministre Édouard Philippe, entouré de ses coordinateurs Emmanuelle Wargon et Sébastien Lecornu, ont fait, ce lundi 8 avril à midi, un premier bilan de la consultation nationale dans une synthèse intitulée sobrement « Restitution ».

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En un peu plus de deux mois d’échanges, des centaines de milliers de propositions citoyennes ont émergé, portant notamment sur les thèmes de l’écologie, la fiscalité, les services publics ou encore de la démocratie. Selon les relevés officiels, plus d'un million et demi de Français ont participé à l’exercice, sous la supervision nationale d’un collège composé de cinq garants.

Qui compose le collège des garants ?

Il s’agit de trois hommes et de deux femmes, issus de la société civile. Dans l’ordre alphabétique, on trouve, en premier lieu, Jean-Pierre Bailly. Le septuagénaire a fait carrière à la RATP avant de prendre la direction de La Poste. Le site officiel du grand débat lui prête une « bonne expérience de gestion de crise ». Nadia Bellaoui, 43 ans, est secrétaire générale de la Ligue de l’enseignement. Guy Canivet, 75 ans, a longtemps exercé en tant que juge avant de rejoindre le Conseil constitutionnel. Isabelle Falque-Pierrotin, 59 ans, très portée sur le numérique est conseillère d’État. Elle a occupé le poste de présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) entre 2011 et janvier 2019. Et enfin Pascal Perrineau, 68 ans, souvent présent dans les médias, professeur des universités émérite à Sciences-Po.

Comment ont-ils été choisis ?

Ils ont été désignés le 17 janvier par le gouvernement, les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat ainsi que par le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese).

Quel était leur rôle ?

Pour reprendre les termes officiels, leur rôle était de « garantir l’indépendance du grand débat » vis-à-vis du gouvernement, autrement dit de s’assurer de l’impartialité et de la transparence de la consultation.

Quel bilan tirent-ils ?

Le collège des garants du grand débat a fait émerger deux réserves. Ils regrettent que « les thèmes ont été fixés par le chef de l’État ». « Les questions s’inspirent directement de sa lettre aux Français (...) et elles nous ont paru problématiques par leur formulation excessivement binaire », soulignent-ils.

Et les garants d’ajouter : « La participation du Président ne remet pas en cause l'exercice mais son hypermédiatisation a pu nourrir le doute sur la nature et l’objectif du grand débat en polarisant l’attention sur lui et en occultant la richesse de la parole collective. »

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