Pas moins de 70 000 femmes en France sont actuellement porteuses du type de prothèses mammaires qui vient d'être interdit. Cette interdiction concerne des implants bien particuliers dits macro-texturés, c'est-à-dire que leur enveloppe en silicone n'est pas lisse, mais rugueuse. Et ce n'est pas anodin.
« Plus l’enveloppe est texturée, plus elle s’accroche en fait au sein, explique Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice adjointe de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Cela constitue un facteur de risque pour la survenue d’un type de cancer que l’on appelle le lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC) et donc notre objectif est de réduire l’exposition aux femmes porteuses d’implants mammaires, de réduire ce risque. C’est un risque qui est très rare, mais c’est un risque qui est grave. Le pronostic en effet de ce cancer est plutôt de bon pronostic s’il est dépisté tôt, mais il est important de pouvoir diminuer l’exposition aux risques. »
Alors que doivent faire les femmes qui portent actuellement ce type de prothèses ?
« Si elles n’ont pas de signes, c’est-à-dire, si elles n’ont pas de douleurs, pas d’épanchement, pas d’augmentation de volume à distance notamment de la pose, c’est-à-dire possiblement même plusieurs années après la pause, il n’y a pas lieu de se faire retirer ces implants. Par contre, il est nécessaire d’avoir un suivi », ajoute Christelle Ratignier-Carbonneil.
Au total, 95 références vont être retirées du marché par l'Agence nationale de sécurité du médicament, elles proviennent de six fabricants différents.
La France est le premier pays à interdire des implants mammaires, mais ces produits sont également scrutés de près à l'étranger, avec des décisions attendues dans les prochaines semaines aux États-Unis et au Canada.