Largement éclipsés depuis quatre mois par les « gilets jaunes » et n'ayant pas participé au grand débat initié par l'exécutif, les syndicats CGT et Force ouvrière (FO) espèrent revenir au premier plan par les manifestations et les grèves. A Paris, Plusieurs milliers de personnes des deux centrales défilent du boulevard Saint-Michel au Champ-de-Mars depuis 13h00 (heure locale), avec, en tête Philippe Martinez pour la CGT et Yves Veyrier pour FO. « La violence est un aveu de faible. Nous, nous appelons à manifester dans le calme », a indiqué ce dernier sur RFI ce mardi matin.
« Vrais négociations »
« On ne s'adresse pas seulement au gouvernement, on s'adresse également au patronat. Il faut ouvrir de vraies négociations sur le pouvoir d'achat (...) On est à la fin du grand débat, il me semble important de montrer que les salariés sont déterminés », a encore dit Yves Veyrier, lors du départ de la manifestation.
« La mobilisation continue mais ça forme un tout avec ce qui se passe les samedis. Le grand débat semble-t-il est terminé maintenant, il faut des réponses en matière de salaire, de retraite, de justice fiscale, de services publics », a déclaré dans le carré de tête le numéro un de la CGT Philippe Martinez.
« Début de convergence »
Lors de la dernière journée le 5 février, le ministère de l'Intérieur avait recensé 137 200 manifestants et la CGT près de 300 000. Des militants FO étaient présents mais pas la confédération, fragilisée ces derniers mois par une crise interne avec le départ de Pascal Pavageau, prédécesseur d'Yves Veyrier. Cette journée avait été aussi marquée par la présence pour la première fois au sein des cortèges syndicaux de « gilets jaunes », un « début de convergence » qui avait réjoui la CGT. Aujourd'hui, les trois-quarts des Français (73%) soutiennent ce mouvement, selon le baromètre des services publics Odoxa pour la Banque française mutualiste, l'Obs, France Inter et la presse régionale. Mais seuls 12% disent prévoir d'y participer.
Comme les fois précédentes, la CFDT, premier syndicat français, qui, lui, a fait le choix de participer au grand débat, ne s'associera pas à cette journée dont il juge les revendications trop éparses. « Je ne crois pas que quelque chose d'un peu confus, dont on ne sait pas vraiment quel est le mot d'ordre, soit de nature à obtenir des résultats », a notamment expliqué, mardi, sur France Culture son numéro un, Laurent Berger.
(avec AFP)