L’idée de ces 19 organisations est de participer à la réflexion qui est menée dans le cadre du grand débat national organisé par les autorités en réponse à la crise des « gilets jaunes ». Ces organisations environnementales, de solidarité et d'éducation, mutuelles et syndicats estiment qu’elles ont été jusqu’ici « insuffisamment écoutées », et donc elles proposent aujourd’hui leur projet de société, avec comme ligne de fond le lien entre enjeux sociaux et écologiques, jugés indissociables.
Ces 66 propositions sont divisées en quatre parties. Certaines sont très concrètes, d’autres ressemblent plus à des objectifs de long terme. La première partie concerne l’accès aux droits, la mixité sociale, tout ce qui vise à « refaire société » en faisant « reculer le poids de l’appartenance sociale sur la réussite scolaire » par exemple, ou en généralisant les maisons de service au public, avec un accueil humain, sur tout le territoire.
Justice sociale et transition écologique
La deuxième partie est consacrée à la justice sociale, au partage des richesses et à la construction d’une nouvelle économie responsable. Comment ? En adossant la rémunération variable des dirigeants à la performance sociale et environnementale de leur entreprise ; en conditionnant les aides publiques aux entreprises pour les rendre solidaires de leur territoire ou encore en augmentant les moyens pour lutter contre l’évasion et l’optimisation fiscale.
Le troisième volet de ces propositions est consacré à la transition écologique, avec plusieurs propositions qui rappellent les engagements déjà pris dans l’accord de Paris au président Macron, « champion du climat » selon les Nations unies. Des engagements qui sont loin des politiques mises en œuvre sur la fin de vente des véhicules essence et diesel neufs par exemple, ou sur la trajectoire de la taxe carbone. Les 19 organisations demandent aussi à l’Etat de se réengager dans le maillage ferroviaire de la France, pour lutter dans le même temps contre le dérèglement climatique et contre les fractures territoriales.
Enfin dernier chapitre : le partage du pouvoir et le processus démocratique, avec des propositions visant à accroître le pouvoir d’expression des plus défavorisés ou de mieux prendre en compte le travail des associations et des syndicats.
Un observatoire du « pouvoir de vivre »
Ces propositions seront présentées lors des quatre conférences nationales qui auront lieu la semaine prochaine, dans le cadre du grand débat, sous l’égide du gouvernement. Les 19 organisations qui portent ces propositions s’adressent évidemment au gouvernement, mais pas seulement : les employeurs, les élus territoriaux, les autres associations, les citoyens... en somme chacun est invité à s’en saisir à son niveau de décision.
Ce « pacte » prévoit également la création d’un « Observatoire du pouvoir de vivre » d’ici l’été, pour s’engager dans la durée. Il devra élaborer des indicateurs pour évaluer l’impact des politiques publiques sur les 10% les plus pauvres de la population, et à l’aune des objectifs de développement durable.