La méthode est originale : les débatteurs ont été tirés au sort. Si certains ont décliné l'invitation, d'autres sont heureux d'être là et sont prêts à jouer le jeu pour améliorer les choses, à l'image de Ben Ali : « On a été tiré au sort comme tout le monde, apparemment par les numéros de téléphone. J’espère qu’on apprendra beaucoup de choses et qu’on pourra éventuellement pouvoir contribuer à quelque chose. On attend que les choses s’arrangent évidemment, que les grandes décisions soient prises par le pouvoir avant tout, et que la population adhère de son côté pour essayer d’améliorer les choses. »
Si Ben Ali semble positif, ce n’est pas le cas de ce retraité, Patrick, qui lui est plus exigeant : « Quand on voit les thèmes qu’ils ont posés, moi ces thèmes-là ne m’intéressent pas. Il faut élargir. C’est pour ça que, dans les débats, il n’y a pas beaucoup de monde. Surtout les jeunes qui n’y vont pas. Ils ne sont pas intéressés par la politique parce que la manière dont c’est parti, les salariés, on les tire toujours vers le bas mais jamais vers le haut ».
Tirage au sort
Les quatre thèmes des conférences sont : la transition écologique, la fiscalité, la démocratie et l’organisation de l’Etat. Ces débats continuent le week-end prochain avec d’autres citoyens tirés au sort.
Une méthode pas si évidente, explique Gaëtane Ricard-Nihoul, l'organisatrice de ces conférences citoyennes : « Le tirage au sort, ce n’est pas quelque chose de simple parce que, évidemment, il ne faut pas parler aux gens, il faut leur expliquer, il faut expliquer pourquoi finalement ils sont légitimes à faire ça. Certains disent : "mais non, je ne suis pas capable". Il faut leur expliquer qu’ils n’ont pas besoin d’être experts, il faut leur expliquer que tout le monde est le bienvenu, y compris ceux qui ne sont pas spécialement favorables au grand débat ou qui sont sceptiques, etc. Il y a un travail de conviction qui est important. Globalement, on s’attendait à plus ou moins 10% de gens qui diraient oui, on était un petit peu en dessous peut-être, vers 7 ou 8%. Notamment parce qu’on a agi dans des délais assez courts. »
L'objectif de ces conférences citoyennes régionales est que chacun apporte sa pierre à l'édifice. « Une méthode qui est particulièrement intéressante et à mon avis, qui a du potentiel dans l’avenir de la démocratie, poursuit Gaëtane Ricard-Nihoul. Les conférences citoyennes dans cette deuxième phase apportent symboliquement de terminer par la parole citoyenne, et une parole citoyenne vraiment aléatoire où on a tiré au sort les personnes, symboliquement c’est fort. »