Les faits se sont déroulés mardi 5 mars au matin, vers 9h45, alors que le prisonnier était escorté au sein de l'unité de vie familiale, un petit appartement qui permet aux détenus de recevoir leurs proches dans l'intimité.
L'homme de 27 ans a alors violemment attaqué les deux gardiens qui l'accompagnaient avec un couteau en céramique. Sa conjointe aurait également pu participer à cette agression. Le surveillant le plus grièvement blessé a été touché au thorax. Le deuxième, à la mâchoire, au visage et au dos mais leur pronostic vital n'est pas engagé. Selon le syndicat Force ouvrière, le prisonnier aurait crié « Allah Akbar » en passant à l'acte.
Assaut
Après s'être retranché pendant près de dix heures dans l'unité de vie familiale de la prison, le couple a été appréhendé dans la soirée, à l'issue de l'assaut donné par les forces d'élite de la police nationale, a annoncé le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner sur son compte Twitter.
« La femme est décédée » après avoir été blessée dans l'assaut, a indiqué une source proche du dossier à l'AFP. Son compagnon, Michaël Chiolo, est plus légèrement blessé, à la joue, et a été hospitalisé, selon la même source. « Trois gardes à vue sont pour le moment en cours », a annoncé le procureur de la République de Paris dans la soirée.
Une radicalisation en prison
Détenu de droit commun, Michaël Chiolo purge actuellement une peine de 30 ans de prison pour enlèvement, séquestration suivie de mort et vol avec arme. Il s'en était pris à un ancien résistant âgé de 89 ans.
Converti à l'islam, cet homme, radicalisé en prison, a également été condamné à un an d'emprisonnement pour apologie publique d'acte de terrorisme: selon son avocat, il aurait rapidement fait preuve d'un prosélytisme acharné forçant certains détenus à boire 8 litres d'eau pour se putrifier le corps. Et en novembre 2015, au lendemain des attentats de Paris, Michael Chiolot demande à ses codétenus de rejouer l'attaque du Bataclan dans la cour de la prison.
Enfin, c'est toujours en détention qu'il fera la connaissance de Chérif Chekatt, l'auteur de l'attentat de Strasbourg en décembre dernier, qu'il dit avoir voulu venger. Selon la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, le caractère terroriste de son attaque dans la prison de Condé-sur-Sarthe ne fait aucun doute.