Pour les avocats de Christophe Dettinger, la peine prononcée ce mercredi contre lui a comme un air de victoire. L'ancien boxeur écope de 30 mois de détention, dont un an de prison ferme. Il pourra dans un premier temps passer ses journées dehors, ce qui lui permettra de retrouver sa famille et son travail, et ses nuits en prison. Il devrait obtenir très rapidement un aménagement de peine.
Cette sanction «est tout de même un soulagement», reconnaît Hugues Vigier, « c'est un aménagement 'ab initio', qui n'est pas un aménagement complet parce que cet homme dormira encore en prison pendant un certain temps, mais en tout cas il pourra travailler, retrouver sa famille... Oui, c'est une décision qui globalement nous satisfait ; c'était un peu l'idée que nous avions... (d') une peine ferme et sévère -un an ferme prononcé-, beaucoup moins que ce qui était requis, mais surtout aménagée dès le départ... » D'ici quelques mois, « deux ou trois sans doute », les avocats reviendront devant le juge d'application des peines pour lui demander de convertir cette mesure provisoire de semi-liberté en liberté conditionnelle.
Des regrets exprimés à l'audience
Cette indulgence a probablement été favorisée par les regrets qu'il a exprimés durant cette journée d'audience. L'accusation réclamait un maintien en détention. « Je suis coupable de ce que j'ai fait », a reconnu Christophe Dettinger d'une voix blanche. « J'ai honte de moi », « je m'en veux terriblement », a conclu l'ex-champion de France poids lourds-légers, les traits tirés par un mois de détention.
A l'entendre, les coups qu'il a portés contre des gendarmes lors de « l'acte VIII » de la mobilisation des « gilets jaunes » relevaient presque de la légitime défense. Une injustice réparée en en commettant une autre, a-t-il expliqué. Rien ne justifiait un maintien en détention, assurent ses avocats, rappelant que Christophe Dettinger, bon père de famille -il a trois enfants-, citoyen sans accroc, n'a jamais jusque-là jamais été condamné par la justice. Il ne fera pas appel. L'ancien pugiliste ne veut avoir maille à partir avec la justice.