Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour atteinte à l'intimité de la vie privée. La justice souhaite en effet savoir comment et dans quel cadre a été enregistrée la conversation attribuée à Alexandre Benalla, ancien conseiller d'Emmanuel Macron et Vincent Crase, ex-employé de LREM et gendarme réserviste. Leurs propos rapportés par le site Mediapart la semaine dernière datent du 26 juillet 2018.
Le site d'investigation en ligne indique qu'il a refusé ce 4 février une perquisition dans ses locaux, avançant qu'il était dans son droit puisqu'il ne s'agit pour l'heure que d'une enquête préliminaire. Le site estime que cette situation est particulièrement inquiétante pour le secret des sources.
Dans cet enregistrement, Alexandre Benalla affirme bénéficier du soutien du chef de l'Etat. Il assure qu'Emmanuel Macron lui a envoyé un texto lui disant « qu'il allait bouffer tout le monde », « qu'il est le plus fort ». L'ancien garde du corps d'Emmanuel Macron et le gendarme réserviste Vincent Crase étaient mis en examen dans le cadre des violences du 1er-Mai.
En plus du soutien du président de la République, Alexandre Benalla se targue d'avoir l'appui d'Ismaël Emelien, très proche conseiller spécial d'Emmanuel Macron qui le conseille alors sur la riposte médiatique à tenir, alors que l'affaire n'en est qu'à ses débuts. L'Elysée a démenti ces informations. Toujours lors de cette conversation, l'ancien garde du corps d'Emmanuel Macron évoque ses liens avec un riche homme d'affaires russe, proche de Vladimir Poutine. Des liens qu'il a toujours niés devant la commission d'enquête du Sénat.
Lors d'une conférence de presse ce lundi, le directeur de Mediapart a dénoncé une manoeuvre politique. « S'il n'y a pas eu de plainte avec constitution de partie
civile et qu'il y a initiative du parquet seul, cela veut donc dire que le parquet se porte garant de la vie privée de M. Benalla sans que ce dernier ne lui ait rien demandé, cela veut dire qu'il se fait le serviteur du président de la République », a déclaré Edwy Plenel.