La Réunion a encore vécu une nuit de violence. Les forces de l'ordre ont été visées par des jets de projectiles et de cocktails Molotov, tandis que des commerces ont fait l'objet de tentatives de pillages.
Pourtant, mercredi soir, sur son compte Twitter, le président Emmanuel Macron a prévenu : « Ce qui se passe depuis samedi à La Réunion est grave. Nous avons mis les moyens et allons continuer à les mettre : nos militaires seront mobilisés dès demain pour rétablir l'ordre public. Nous serons intraitables, car on ne peut pas accepter les scènes que nous avons vues. »
Selon les chiffres donnés par le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux mercredi à l’issue du conseil des ministres, 120 gendarmes et 107 policiers ont été déployés dans l'île, tandis qu’un escadron de 80 gendarmes devait décoller dans la soirée de Paris.
Dans un communiqué commun, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et la ministre des Outre-mer Annick Girardin ont affirmé « leur soutien à l'ensemble des services de sécurité mobilisés à La Réunion ».
En recul en métropole, le mouvement des « gilets jaunes » a continué à paralyser mercredi La Réunion. Il s’accompagne sur l’île, en dépit du couvre-feu, d’une flambée de violences la nuit, qui sont le fait, selon le porte-parole du gouvernement, de « bandes de jeunes gens qui n’ont rien à voir avec le mouvement dit des "gilets jaunes" », dont l'objectif est de « profiter d’un mouvement social pour piller, pour saccager, pour détruire ».
Blocages routiers persistants
Mercredi, les blocages routiers ont aussi continué, se durcissant même parfois. Comme à Gillot, où jusqu’ici les gilets jaunes avaient toujours joué l’apaisement. Mais, excédés par l’intervention des forces de l’ordre mardi pour les déloger et l’absence de résultats lors de la réunion de négociation à la préfecture dans la soirée, les manifestants ont imposé des temps d’attente plus longs aux automobilistes et réquisitionné les camions de livraison pour servir de barrages. Et l’ambiance était tendue quand le député de la France insoumis Jean-Hugues Retenon est venu leur rendre visite.
Au rond-point de la Balance des casernes à Saint-Pierre, la mobilisation n'a pas faibli non plus mercredi. Le soutien d’un camionneur venu décharger des gravats sur la route n’a fait que renforcer les « gilets jaunes ».
109 personnes ont été interpellées et 30 membres des forces de l’ordre ont été blessés depuis samedi dans l’île.
Avec agences