Remaniement en France: Franck Riester prend les rênes de la Culture

Dans le cadre du remaniement du gouvernement français annoncé ce mardi matin, Françoise Nyssen est remplacée au ministère de la Culture par Franck Riester, responsable politique de centre-droit, proche du Premier ministre et qui avait déjà manifesté son intérêt pour certains dossiers de la compétence du ministère.

Cela fait plusieurs mois qu'il convoitait le poste de ministre de la Culture en cas de remaniement. Franck Riester, 44 ans, n'en faisait pas mystère selon ses proches.

Député de Seine-et-Marne (deux mandats), c'est une ancienne valeur montante de l'UMP puis des Républicains, qui a commencé jeune son militantisme dans les rangs du RPR. Après s’être placé dans l’orbite de Jean-François Copé puis de Nicolas Sarkozy, il devient porte-parole de Bruno Le Maire lors de la primaire de la droite. Il retire en 2017 son soutien à François Fillon, alors empêtré dans les affaires.

Déclaré « Macron compatible », il avait été exclu de son parti l'an dernier. Depuis, il a lancé « Agir, la droite constructive », composé de transfuges du centre et des Républicains. Franck Riester fait partie de ce mouvement opposé à la stratégie de droitisation des Républicains de Laurent Wauquiez, parmi lesquels on compte aussi Edouard Philippe, aujourd'hui Premier ministre, mais aussi Gérald Darmanin, également au gouvernement, ou Thierry Solère.

Numérique et audiovisuel public

En culture, son principal fait d'armes est d'avoir été le rapporteur des projets de loi Hadopi 1 et 2 sur la propriété intellectuelle sous la présidence Sarkozy. Des textes visant à lutter notamment contre le téléchargement illégal sur internet.

Franck Riester s'est aussi positionné de longue date sur la réforme de l'audiovisuel public, attendue pour la fin de l'année. Dès 2015, il plaidait pour un rassemblement des sociétés de l'audiovisuel public en un groupe unique.

« Franck Riester travaille sur les sujets audiovisuels et liés plus largement aux industries culturelles depuis maintenant plusieurs années. Il s’était fortement impliqué et mobilisé notamment sur la création de l'Hadopi, donc il connaît nos sujets. Il n’a cessé de s’impliquer notamment pour une meilleure régulation des industries culturelles à l’ère numérique.

Donc on l’accueille très favorablement, réagit sur RFI Matthieu Debusshere, délégué général de L'ARP, la société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs qui demande plus de régulation et de sanction du piratage des oeuvres audiovisuelles. On pense qu’il va y avoir, avec la loi audiovisuelle de l’an prochain devant le Parlement, une véritable opportunité de saisir à nouveau ces usages numériques et de les inclure à l’intérieur de notre régulation, qui date pour mémoire, de la fin des années 80. Donc on considère que sa fine connaissance du secteur sera un atout dans cet objectif ».

C'est donc un homme politique de métier qui succède à une éditrice et femme de lettres, Françoise Nyssen, apparemment mal à l'aise dans son nouvel environnement, dépossédée de plusieurs dossiers majeurs et fragilisée par des soupçons d'infractions aux règles de l'urbanisme remontant à l'époque où elle dirigeait la maison Actes Sud.

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