France: une rentrée politique difficile pour La République en marche

Ce n’est plus En Marche, mais en chute libre : douze points de moins au cours de l'été pour Emmanuel Macron, selon un nouveau sondage Odoxa pour France Inter. Seulement 29% de personnes interrogées pensent que le président Macron est un bon président. C’est un peu mieux pour le Premier ministre, qui obtient 35% de popularité. Edouard Philippe est l'invité d’honneur des Journées parlementaires de La République en marche, qui se terminent ce mardi 11 septembre à Tours dans le centre de la France. Un appel à la mobilisation a été lancé malgré les difficultés politiques.

Avec notre envoyé spécial à Tours, Julien Chavanne

La rentrée n'est pas bonne pour l'exécutif français. De nombreux députés le reconnaissent : un remaniement imprévu, une chute d'Emmanuel Macron dans les sondages : moins 12 points de popularité selon une étude Odoxa datée de ce mardi 11, sept personnes interrogées sur dix ont désormais une opinion négative du chef de l'Etat... Edouard Philippe tente de remettre sa majorité sur les bons rails : « Le tourbillon des petites phrases, des polémiques. Il peut même ce tourbillon comme le font parfois les tourbillons nous piéger en nous tirant vers le bas. C’est pourquoi je vous propose ici de détrôner le tourbillon et de nous consacrer à l’essentiel ».

L'essentiel pour le chef du gouvernement, c'est de faire face aux critiques, de continuer à mener les réformes. Des réformes justes et équilibrées, explique Edouard Philippe qui se défend de mener une politique de droite : « Il n’y a rien de plus faux. Nous avons porté cette mesure essentielle qui est le dédoublement des classes en CP, en CE1, dans les zones REP [Réseau d'éducation prioritaire], REP+. Cette mesure est une mesure de justice sociale ».

Aucune division

La Macronie doit réagir vite en cette rentrée et se réorganise. Elle le fait en misant sur les fidèles, les ralliés les premières heures. Ceux qui ont fait leurs preuves, ceux que l'on trouvaient déjà aux manettes au QG de campagne du candidat Macron.

A commencer par Sylvain Fort. La plume des discours de mémoire du président (D'Ormesson, Veil...), ex-pilier de la communication de campagne, agrégé de lettre et spécialiste de l'opéra, prend la tête d'un pôle communication de l'Elysée.

Le Premier ministre pourra aussi compter sur le futur nouveau président de l'Assemblée. Richard Ferrand promet de continuer à soutenir le gouvernement : « Jamais nous n’avons fait défaut et jamais nous ne ferons défaut ». Il n'y a aucune division chez les parlementaires, aucune divergence au sein du gouvernement, aucune différence entre lui et Emmanuel Macron, met en garde Edouard Philippe. En espérant tourner rapidement la page des polémiques de ces dernières semaines.

Et la plus grande de ces polémiques, c'est l'affaire Benalla, qui revient sur le devant de la scène, avec la reprise aujourd’hui des auditions du chef de cabinet d’Emmanuel Macron. Alexandre Benalla, l’homme à tout faire du président de la République, impliqué dans des violences contre des manifestants, devrait lui-même être auditionné à la fin du mois par le Sénat. Mais il a d'ores et déjà fait savoir, ce mardi, qu'il ne se présenterait pas devant la commission d'enquête sénatoriale, qui a toutefois annoncé qu'elle le convoquerait quand même « prochainement ».

 Me Laurent-Franck Liénard a rendu publique cette décision mardi sur LCI après avoir reçu un mail du président LR de la commission Philippe Bas invitant son client à se rendre devant les sénateurs le 19 septembre.

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