Avec notre correspondant à Copenhague, Quentin Dickinson
C'est de la capitale danoise que le chef de l'Etat français a dû réagir à la démission de son ministre de la Transition écologique et solidaire, qui ne l'avait pas prévenu. Lorsque l'information est tombée, les officiels danois ne cachaient donc pas leur inquiétude ; cet imprévu risquait en effet de perturber le déroulement de la visite d’Etat d’Emmanuel Macron et d’en assombrir l’ambiance.
Dans les faits, cependant, cette crise politique menaçante a été très habilement circonscrite et transformée en incident de parcours inévitable en France, comme ailleurs dans la vie publique. Bronzé, souriant, le président de la République n’aura en rien failli à ce que l’on attendait de lui ici.
Une affaire sans conséquence au Danemark
Interrogé en conférence de presse sur le cas Hulot, le chef de l'Etat français a sans amertume ni irritation perceptible pris acte d’une décision qualifiée de « personnelle ». Mieux, il a indirectement remercié l’intéressé pour son bilan, rappelant les avancées environnementales du gouvernement.
Et M. Macron d'exprimer le souhait de pouvoir compter sur son désormais ex-ministre dans les futures activités de celui-ci, où qu’elles le portent, ce qui évidemment limite les possibilités de critiques vis-à-vis de l’action gouvernementale. Au fond, l’affaire aura eu pour seule conséquence de retarder d’une demi-heure l’arrivée au Danemark du président.
Le but de cette visite : la refonte de l'Europe
Avant le début de ce déplacement, il semblait y avoir de nombreux - et substantiels - points de divergence entre les positions françaises et danoises quant à l’évolution institutionnelle souhaitable pour l’avenir de l’Union européenne, en particulier s’agissant des propositions de Paris pour le domaine monétaire. Plus ponctuellement, on s’attendait aussi à un affrontement sur la gestion de l’immigration.
Mais les équipes ont bien préparé le terrain. Le sentiment, à l’issue de la première journée de discussions, c’est qu’Emmanuel Macron a engrangé le soutien des Danois, notamment en matière de sécurité et de défense. Le président français a également obtenu d’eux une forme de neutralité sur les dossiers où il s’avère qu’aucun accord n’est encore possible. Emmanuel Macron poursuit sa mini-tournée nord-européenne, il est attendu ce mercredi en Finlande.