Jusqu'ici, en France, l'Insee n'avait jamais intégré dans son calcul du produit intérieur brut (PIB) le poids économique de la consommation de produits illicites.
Pour la première fois et après plusieurs années de débats, l'organisme public s'aligne sur ses voisins européens qui s'y étaient déjà mis depuis longtemps. Aux Pays-Bas, où la pratique est légale, le poids de cette activité a gonflé son PIB tout comme l'Espagne où il a bondi de 3,3 %.
Sous-estimation
En France, l'estimation du trafic de drogue s'élève à 2,7 milliards d'euros par an, soit un peu plus de 0,1 point du PIB. Dans le détail, le cannabis représente 1 milliard d'euros et la cocaïne 800 millions d'euros.
L'Insee a recueilli ces informations auprès de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) qui elle-même les a récoltées à partir d'enquêtes menées auprès des ménages. Ces chiffres sont peut-être sous-estimés : certains sondés ont pu se montrer réticents à l'idée de confier leur pratique de consommation aux enquêteurs.
Si la France vient d'accepter d'intégrer le trafic de drogue à son calcul, elle refuse toujours en revanche de considérer le poids économique généré par la prostitution.