France: l'agroalimentaire au menu de l'Assemblée nationale

Issu des Etats généraux de l'alimentation, le texte prévoit de mieux rémunérer les agriculteurs et d'améliorer la qualité de l'alimentation des consommateurs, mais également de mettre un terme à la guerre des prix que livrent les distributeurs aux producteurs chaque année, au moment des négociations. Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert entend reconstruire les relations commerciales entre les agriculteurs, les producteurs et les distributeurs, mais aussi améliorer le bien-être animal.

selon le ministre de l'Agriculture, la réforme repose sur trois piliers : « assurer la souveraineté alimentaire » de de la France, « promouvoir des choix alimentaires favorables pour la santé et respectueux de l'environnement », et « réduire les inégalités d'accès à une alimentation (...) saine et durable ».

Terminé le fameux « 1  produit acheté, 1 produit offert ». Au grand dam des grandes enseignes qui ne cessent de multiplier des pratiques commerciales agressives et qui selon Stéphane Travert fausse la notion du juste prix auprès des consommateurs.

La future loi prévoit d'encadrer les promotions dans les grandes surfaces qui  seront limitées à trois produits pour le prix de deux. Et le seuil de revente à perte sera relevé de 10%. Quant à la la baisse du prix du produit, elle ne pourra pas dépasser un tiers de sa valeur.

Autre mesure importante : l'inversion de la construction du prix de vente. Ce ne seront plus les distributeurs qui décideront du prix de vente des produits, mais les agriculteurs et les éleveurs qui le détermineront en tenant compte de leurs coûts de revient et des fluctuations des marchés. Pour ne plus subir le diktat des centrales d'achat, ils pourront se regrouper afin de peser plus lourd.

Le projet de loi se penche également sur la qualité de l'alimentation et du bien-être animal. D'ici 2022, les repas servis en restauration collective publique devront être composés d'au moins 50% de produits bio, et les contrôles sanitaires seront augmentés. Enfin en cas de mauvais traitement dans les abattoirs, des sanctions plus sévères seront appliquées.

Preuve des controverses qu'il suscite : les députés de tous bords, majorité comprise, ont déposé 2627 amendements, le tout à examiner en une semaine.

Le texte doit être voté définitivement au plus tard en septembre pour être effectif lors des prochaines négociations commerciales 2018/2019.

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