Avec notre envoyé spécial en Nouvelle-Calédonie, Anthony Lattier
Pas question pour Emmanuel Macron de se prononcer sur le référendum « pour ou contre l’indépendance ». Le président français se montre prudent sur le choix des mots, il respecte les traditions en se pliant consciencieusement au rituel de la coutume.
La stratégie du président est pourtant claire : mettre en avant ce qu’apporte ou ce qu’a apporté la France au quotidien des Calédoniens. « Je suis neutre, se défend-il, mais j’essaie d’être positif, de montrer mon projet pour la Nouvelle-Calédonie ».
Ce vendredi 4 mai matin par exemple, il était au lycée Michel Rocard situé à Koné, construit par l’Etat pour réduire les inégalités entre le Nord à majorité kanak et le Sud. Il a alors mis en avant la politique de rééquilibrage instaurée après les Accords de Matignon en 1988, dont l’illustration s’ensuit dans un quartier défavorisé de Nouméa : une sortie pour promouvoir la police de sécurité du quotidien, ce que fait la République en matière de maintien de l’ordre.
Le même soir, enfin, il expliquera l’importance de la Nouvelle-Calédonie dans la stratégie qu’il veut mettre en place dans le Pacifique dans le but de contrecarrer l’influence chinoise. C’est ce qu’il a détaillé en Australie en début de semaine, du mardi 1er mai au jeudi 3 mai. Son message doit être lu entre les lignes : votre choix est libre, oui, mais voter pour l’indépendance, c’est perdre beaucoup de ce qui constitue aujourd’hui la Nouvelle-Calédonie.